La spécialité de gériatrie est marginalisée en Tunisie, ce qui engendre de nombreuses difficultés, entre autres la prise en charge des personnes âgées. C’est ce qui ressort des 2èmes rencontres tunisiennes de gériatrie, organisées les 29 et 30 septembre 2023 par la Société tunisienne de gériatrie et de gérontologie (STGG) sur le thème « Fragilité de la personne âgée ».
La présidente de la STGG, Imen Ksontini, assure que la Tunisie connaît un vieillissement de sa population avec 11,4% de personnes âgées de plus de 60 ans qui devrait atteindre 18% en 2030. Par conséquent elle estime nécessaire d’améliorer la qualité de la prise en charge de cette catégorie de personnes et de traiter ce dossier en priorité.
Dr Maha Ben Maalem Hachicha, secrétaire générale de la STGG, soulève le manque de cette spécialité dans les facultés en Tunisie, car il s’agit d’une simple formation, délivrée aux médecins quelle que soit leur spécialité.
En outre, elle a fait état de l’absence des services de gériatrie dans les hôpitaux publics et les cliniques privées malgré les spécificités de la prise en charge des personnes âgées qui nécessite des équipements adaptés à leur fragilité physique et sanitaire.
Dr Hachicha déplore également l’insuffisance du personnel paramédical qualifié et formé dans ce domaine, la non publication de textes réglementant les conditions d’hospitalisation des personnes âgées à domicile, privant cette catégorie de personnes de la couverture sociale et de la prise en charge des frais d’hospitalisation par la CNAM.
De son côté, le gériatre Nizar Ktari critique l’absence d’un carnet de vaccin pour les personnes âgées et le non renouvellement de la vaccination d’une façon périodique contre certaines maladies, ce qui les expose, a-t-il dit, à un risque de rechute pouvant même provoquer la mort.
De ce fait, il souligne la nécessité de diffuser la culture de « la vieillesse réussie » en Tunisie de manière à ce que les personnes adultes se préparent dès l’âge de 50 ans à pratiquer une activité sportive, à adopter une bonne hygiène alimentaire et à effectuer des bilans périodiques.
Avec TAP