Les autorités algériennes ont intensifié leurs campagnes pour lutter contre la migration irrégulière et réduire le trafic illicite de migrants et ont orienté leurs efforts, notamment récemment, vers le démantèlement des réseaux actifs dans le domaine du trafic d’êtres humains vers les côtes européennes, tandis que le gouvernement a appelé à davantage de coopération internationale pour réduire ce phénomène.
Le ministre algérien de la Justice, Rachid Tabbi, a déclaré, lors de la conférence internationale de la Convention des Nations unies contre le crime organisé, tenue vendredi en Italie, que « le trafic de migrants est devenu, au cours des dernières décennies, l’une des activités les plus populaires parmi les réseaux du crime organisé ».
« Il est donc devenu nécessaire d’intensifier les efforts internationaux pour y faire face et de renforcer les mécanismes de coopération et de coordination internationales pour réduire ce phénomène », a-t-il déclaré, expliquant que, dans ce contexte, l’Algérie a criminalisé le trafic illicite de migrants dans le Code pénal en 2020.
Le responsable algérien a souligné la gravité du délit de traite des êtres humains et de la gestion de la migration irrégulière compte tenu de ses dimensions internationales, ce qui a conduit le pays à promulguer en mai 2023 une loi spéciale prévoyant des sanctions sévères pour les auteurs de délits de traite des êtres humains.
Il a souligné que les autorités déploient de grands efforts pour lutter contre ce crime en établissant des mécanismes de coopération dans le domaine de la sécurité des frontières, appelant à l’élaboration de stratégies globales pour s’attaquer aux causes profondes du trafic de migrants, notamment le développement social et économique, la réduction de la pauvreté, créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et coopérer avec les États membres pour améliorer les voies de migration régulières.
Lutte soutenue
Lors de la dernière de ces opérations, les services de sécurité algériens ont annoncé l’arrestation des membres d’un réseau de 16 personnes, dont trois principaux organisateurs de l’opération dans la capitale algérienne, qui organisaient des voyages de migrants en échange de sommes d’argent.
Un communiqué des forces de sécurité algériennes a indiqué vendredi que l’un des membres arrêtés du réseau faisait auparavant l’objet d’une enquête judiciaire en vertu d’un précédent mandat d’arrêt dans une affaire similaire liée au trafic de migrants au sein d’un réseau criminel organisé. et mettant en danger la vie et la sécurité des personnes. Deux bateaux utilisés pour l’immigration ont également été saisis, ainsi que des quantités de carburant destinées à être utilisées et à d’autres fins lors de ces voyages, comme des balises pour les navires, des appareils GPS et des gilets de survie.
Il y a quelques jours, la Gendarmerie nationale a réussi également à démanteler un réseau criminel international spécialisé dans l’organisation de voyages de migration irrégulière par voie maritime et a arrêté 11 personnes, dont sept de nationalité marocaine, dans la région d’Ain Temouchent, à l’ouest de l’Algérie. Le réseau transfrontalier est spécialisé dans la préparation et l’organisation de voyages de migration irrégulière par voie maritime depuis une plage de cette zone.
Dans une opération similaire, une escouade de la Gendarmerie nationale à Oran, à l’ouest du pays, a pu, grâce aux informations obtenues, démanteler deux réseaux internationaux de trafic de migrants et d’organisation de voyages clandestins en voilier. Le premier comprend 18 personnes, dont 6 de nationalité marocaine, et le second, 16 personnes, dont un certain nombre de Marocains ont été déférés devant la justice, où ils ont été inculpés de trafic de migrants en organisant une sortie illégale du territoire national en échange d’un avantage financier, du délit de blanchiment d’argent et de celui de non-dénonciation du crime de trafic de migrants dans le cadre d’un groupe criminel organisé.