La confusion dans les décisions gouvernementales, lors de la récente crise de l’oignon, a conduit à des hausses successives des prix de nombreux produits alimentaires en Egypte avec une augmentation des taux de consommation.
En septembre dernier, le gouvernement égyptien revenait déjà sur sa décision soudaine d’interdire l’exportation d’oignons pendant trois mois, quelques heures après le début de sa mise en œuvre. Et l’Egypte annonçait qu’elle reporterait sa mise en œuvre de début octobre à fin décembre prochain.
Le retrait du gouvernement a révélé une grande confusion entre les ministres et le reste des autorités officielles du pays, ainsi que l’existence de décideurs qui mettent les consommateurs au premier plan de leurs préoccupations, et d’autres qui cherchent à obtenir du dollar par tous les moyens.
Des sources de la Chambre des cultures agricoles de la Fédération des industries ont confirmé que la décision d’interdire les exportations ne sera pas appliquée en raison du besoin de l’Egypte en dollars et compte tenu de l’intérêt des agriculteurs qui ont supporté de lourdes charges financières, avec l’augmentation du coût de l’agriculture et le désir d’obtenir des rendements qui leur permettent de faire face aux taux d’inflation et à l’augmentation considérable des prix de tous les biens et services. La valeur de la livre a diminué par rapport aux devises étrangères.
Les prix de l’oignon ont continué d’augmenter de manière sans précédent au cours des deux derniers jours. Le prix du kilo dépassant 40 livres dans les magasins commerciaux et 33 livres sur les marchés populaires.
En outre, les marchés de gros connaissent une pénurie importante d’oignons. Puisque l’augmentation du prix des oignons s’est élevée à environ 434 % sur une base annuelle en août dernier, selon les données de l’Autorité de la population et des statistiques.
Crise du sucre en Egypte
Le sucre a ajouté également une nouvelle crise à la confusion sur les marchés. Car les sociétés de production gouvernementales ont refusé de livrer mensuellement aux distributeurs les quantités de sucre qui leur étaient attribuées à chacun d’eux. Ce qui a conduit à une pénurie de l’offre et a augmenté ses prix pour atteindre environ 40 livres le kilo. Tout en réduisant les quantités autorisées à être vendues aux particuliers à un maximum de deux kilogrammes.
Cela s’explique par les taux de consommation élevés, avec la saison des célébrations populaires des friandises d’anniversaire du Prophète, la rentrée scolaire et la fuite des quantités destinées à l’exportation vers la Libye et le Soudan.
Ainsi, le gouvernement a renouvelé la décision d’interdire l’exportation de sucre tous les trois mois depuis mars dernier. Tout en accordant au ministère de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur le droit d’autoriser l’exportation de quantités excédentaires par rapport aux besoins du marché local, selon les estimations.
La décision d’interdire l’exportation du sucre est en vigueur depuis le mercredi 20 septembre et se poursuivra jusqu’à la fin de cette année. Ce qui coïncide avec la mise en service des usines de sucre de canne à capacité maximale avec l’arrivée de la nouvelle saison de récolte de canne au cours des prochains mois de décembre et janvier.
La crise du riz surprend les consommateurs
Le prix du riz a de son côté augmenté à nouveau. Et ce,, après une baisse qui s’est poursuivie pendant plusieurs jours, jusqu’au niveau de 12 000 livres la tonne, pour ensuite remonter brusquement à 22 000 livres la tonne.
Les prix du riz blanc sont également passés du niveau de 20 mille livres à 24 mille livres, pour être vendu au public à un prix compris entre 28 livres et 35 livres selon la taille du grain, le type d’emballage, le mode de production et les lieux d’exposition.
La Division Riz de la Fédération des Industries a réagi à l’augmentation soudaine de la rareté du riz récolté au cours des mois de septembre et octobre. Les commerçants souhaitant le stocker pour récolter des gains plus importants au cours de la période à venir. Et ce, dans l’attente d’une nouvelle baisse des prix la valeur de la livre et en prévision d’exporter des quantités de riz vers le Soudan, la Libye et les pays du Golfe qui le préfèrent, sur des espèces importées d’Asie du Sud-est.
Les analystes confirment également que l’augmentation des prix des produits est un phénomène général qui s’intensifie rapidement, à des taux atteignant 2 % sur une base mensuelle. Ce qui a conduit à des taux d’inflation plus élevés.
(1 $ = environ 30,95 livres)