La diplomatie tunisienne est confrontée à la nécessité d’une nouvelle réorientation tout en préservant sa souveraineté nationale. Et ce pour protéger ses intérêts et maintenir sa crédibilité internationale. Ce qui permet d’éviter les confrontations inutiles. Telles sont les principales points clés qu’Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique a évoqué via son post FB.
Il estime que le réalignement des positions diplomatiques et la concentration sur la démocratie et la souveraineté nationale sont essentiels pour soutenir la cause palestinienne dans le respect de la légitimité internationale et contribuer à la paix et à la stabilité mondiales.
Elyes Kasri précise à cet effet: « Si les choix politiques et diplomatiques sont des éléments de la souveraineté nationale et parmi les droits les plus précieux des peuples et des nations, alors cela doit également s’appliquer à la Tunisie dans ses relations avec ses pays voisins. Chaque pays a ses spécificités historiques, sociales, économiques, ses contraintes et ses intérêts, qu’il a le droit de poursuivre et de gérer de manière indépendante, conformément au droit des peuples à l’autodétermination. «
Les relations Tuniso-algériennes en débat
Abordant les relations diplomatiques entre la Tunisie et l’Algérie, Elyes Kasri convient de noter que l’objectif ici n’est pas d’évaluer les choix politiques et diplomatiques de l’Algérie, qui relèvent exclusivement du peuple algérien. Néanmoins, il est légitime pour le peuple tunisien de rechercher ce qui sert ses intérêts et de s’écarter de ce qui ne correspond pas à son histoire, à ses circonstances et à ses aspirations.
Autrement dit, les intérêts de la Tunisie et son rayonnement à international ont toujours évité des positions conflictuelles et à la coopération avec des partenaires internationaux en dehors des axes de confrontation, de l’hostilité et du ralliement à un camp contre un autre.
D’après l’analyse d’Elyes Kasri, la situation actuelle nécessite un retour de position sur la scène internationale. Tout en adoptant la flexibilité dans ses relations et sa diplomatie, en évitant les positions conflictuelles. Et de préciser: « nous croyons que l’intérêt de la Tunisie exige d’éviter l’hostilité envers le Maroc frère ou l’escalade avec la France et nos partenaires européens, tout en évitant tout ce qui pourrait suggérer une oscillation entre les camps occidental et oriental, car cela pourrait nuire gravement aux intérêts, à la position et à la crédibilité internationale de la Tunisie. «
La normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël
Par ailleurs, l’autre volet de l’analyse comprenait la question de la normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël. Elyes Kasri considère qu’il est indéniable que la normalisation saoudienne-israélienne, en progression rapide, ainsi que ce qui suivra dans le golfe et dans le monde islamique, constituent un séisme diplomatique.
Avant d’ajouter: « Cela nécessite de la part de la Tunisie une réflexion approfondie sur sa rhétorique politique et diplomatique afin d’éviter l’isolement et de ne pas devenir une voix discordante sur la scène internationale, ce qui ne ferait que nuire à elle-même. Il est inutile, dans la conjoncture actuelle, de s’accrocher à la rhétorique des années 1960 ou de surenchérir dans la défense de la cause palestinienne par des régimes que la plupart des acteurs internationaux voient comme des manifestations d’autoritarisme et d’échec économique. «
Et de conclure: » La situation internationale en constante évolution oblige la Tunisie à revoir ses positions et son discours, et à se concentrer sur la sauvegarde de son économie nationale en enracinant les éléments de la démocratie et de la souveraineté nationale, qui seront des armes efficaces pour défendre les droits du peuple palestinien frère à l’autodétermination et donner à la Tunisie une crédibilité suffisante pour soutenir la cause palestinienne dans le cadre de la légitimité internationale, au service de la paix et de la stabilité internationales. »