« La Tunisie est ouverte à la coopération mais n’accepte, en aucun cas, ce qui ressemble à la charité ». C’est le message du président de la République, Kaïs Saïed, adressé à l’Union européenne et qu’il a chargé le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, à aller transmettre.
Lors d’une audience au Palais de Carthage, le chef de l’Etat a rappelé les liens entre la Tunisie et l’Union européenne dont en particulier l’aide budgétaire proposée à la Tunisie et annoncée, en septembre dernier, par la Commission européenne, selon un communiqué de la présidence de la République.
Cependant, Kaïs Saïed a rappelé à qui veut l’entendre que « la Tunisie et son peuple exigent le respect et n’acceptent pas la pitié ». Ceci nous rappelle une phrase prononcée par un certain Ahmed Sékou Touré. Par conséquent, il affirme que « la Tunisie rejette l’aide qui a été annoncée ces derniers jours par l’Union européenne, non pas en raison du montant alloué, mais parce que cette proposition va à l’encontre du mémorandum d’entente signé à Tunis entre la Tunisie et l’Union, mais aussi à l’esprit qui a prévalu lors de la conférence de Rome organisée en juillet dernier, à l’initiative de la Tunisie et l’Italie ».
Rappel des faits
Le 22 septembre 2023, la Commission européenne a annoncé qu’une aide budgétaire de 60 millions d’euros en faveur de la Tunisie et un programme d’assistance en matière de lutte contre la migration irrégulière d’un montant qui s’élève à 67 millions d’euros seront décaissés dans les prochains jours.
Cette aide budgétaire intervient dans le cadre de la mise en application du mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global conclu, le 16 juillet 2023, entre la Tunisie et l’Union européenne, rappelle la Commission.
Pour sa part, le chef de l’Etat a affirmé que la Tunisie n’épargne aucun effort pour démanteler les réseaux criminels spécialisés dans la traite des personnes. « La Tunisie n’a jamais été la cause de la misère dont souffre la plupart des peuples africains. Elle ne veut pas être encore une fois victime d’un système mondial injuste et qui ne respecte pas la dignité humaine », a-t-il lancé.
A noter par ailleurs que l’audience a porté sur la participation de la Tunisie aux travaux de la 78ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), les rencontres bilatérales que le chef de la diplomatie tunisienne a eues en marge de cet événement, ainsi que sur ses visites à Moscou (Russie) et à Pretoria (Afrique du Sud).