Participant au Sommet social mondial s’opposant aux Assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui se tiennent à Marrakech (Maroc) du 9 au 15 octobre, la société civile tunisienne a dénoncé les politiques politiciennes des institutions financières internationales (IFI).
Le Sommet social mondial auquel prennent part plusieurs organisations de la société civile et des mouvements sociaux du monde entier, se tient du 12 au 15 octobre à Marrakech. Il a démarré, jeudi 12 octobre, avec une marche de protestation contre la crise de l’endettement et ses répercussions sur les économies concernées ainsi que sur leur capacité à faire face aux changements climatiques. Ce contre-sommet se poursuivra jusqu’au dernier jour des assemblées de la BM et du FMI.
La société civile nationale a aussi critiqué les diktats des institutions financières internationales et les politiques d’appauvrissement menées par les régimes qui leur sont soumis, plaidant pour une union des forces à l’échelle planétaire pour lutter contre les ravages sociaux, économiques et écologiques qui en découlent.
Prenant part à ce contre-sommet, le consultant indépendant en politiques fiscales et budgétaires du Centre Ali Ben Ghedhahem pour la justice fiscale (CAJF), Amine Bouzaïene a déclaré : « nous sommes lassés d’entendre les discours ambigus des responsables des bailleurs de fonds. Des discours qui cachent la vérité ».
Fustigeant les politiques politiciennes adoptées par les institutions financières internationales, il a considéré que « ces institutions ne font que servir les mêmes recettes prêtes à l’emploi à tous les pays qui les sollicitent, sans se soucier de leurs impacts sociaux et économiques. Lesquelles recettes sont généralement axées sur la suppression de la compensation, la réduction de la masse salariale, le flottement du change et la libéralisation de la politique monétaire… ».
Selon lui « c’est la Tunisie qui a demandé le report de traitement de son dossier par le FMI, contrairement à ce que relaient les médias. Le FMI avait donné son accord au niveau des experts, depuis octobre 2022, mais la Tunisie a demandé de reporter l’examen de son dossier par le conseil d’administration du Fonds, pour évaluer ses impacts sociaux à court terme, notamment en ce qui concerne le volet relatif à la compensation, et n’a jusqu’à l’heure pas demandé sa reprogrammation».
L’Observatoire tunisien de l’économie qui participe, également, à ce Sommet social mondial, a organisé, vendredi 13 octobre, à Marrakech, en collaboration avec d’autres organisations régionales, un atelier sur le thème « La lutte contre l’austérité et les politiques néolibérales imposées par les institutions financières internationales ».
L’Observatoire a estimé, lors de cet atelier, que le contre-sommet ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt une grande étape pour consolider les visions, les positions et les actions communes sur la dette et les IFI, dans l’objectif de favoriser un changement collectif radical des politiques financières mondiales en faveur de la justice économique et climatique et de la souveraineté des peuples du Sud en général et du peuple tunisien en particulier.
Avec TAP