La situation au Moyen-Orient depuis l’opération “Déluge d’Al Aqsa” a donné lieu à des scènes que personne n’aimerait voir infliger à ses proches ou à un autre être humain quel qu’il soit. Elyes Kasri analyste politique et ancien ambassadeur met l’accent sur les horreurs vécues par les Palestiniens. Tout en appelant à une meilleure application du droit international et à un rôle accru de la diplomatie tunisienne.
Il précise à cet effet : « Il reste encore à espérer que la communauté internationale prendra finalement conscience qu’un tête à tête Palestine-Israël aussi inégal soit-il ne pourra pas mettre fin à ce conflit […] Il ne fera qu’accumuler la haine et le désespoir avec des épisodes de plus en plus sanglants et dévastateurs et des risques de plus en plus grands de débordement, pour finir par embraser tout le Moyen-Orient et peut être même au delà. » En ce qui concerne la position de la diplomatie tunisienne, Elyes Kasri rappelle que du temps de Bourguiba et Ben Ali elle a joué un rôle respecté « par toutes les parties concernées dans la défense des droits des Palestiniens, sans verser dans la surenchère ni la gesticulation spectaculaire. »
Avant d’ajouter : « C’est un fait historique que le leader Yasser Arafat venait en Tunisie régulièrement pour solliciter les conseils de Feu Zine El Abidine Ben Ali et que l’ancien ministre des affaires étrangères Habib Ben Yahia était considéré comme une référence appréciée par les Américains, les Russes, les Européens, les Arabes et surtout les Palestiniens pour aider à rapprocher les positions et faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient. Si ce processus s’est arrêté pour des considérations stratégiques globales et du fait de l’émergence d’un monde unipolaire, la Tunisie a quand même eu le mérite de soutenir de bonne foi toutes les bonnes volontés désireuses de parvenir à une paix juste, équitable et durable et épargner aux peuples de la région et la communauté internationale des crises et des conflits de nature à menacer la paix et la sécurité internationales. »
En fin de compte, il conclut : « La Tunisie peut et doit jouer ce rôle en revenant aux fondamentaux de sa diplomatie et en se gardant de faire des relations internationales une arène de passions, de grandiloquence et de faux espoirs. »