Les marchés financiers mondiaux sous-estiment pour l’instant la menace d’un « conflit massif » à travers le Moyen-Orient. Ainsi prévient Nouriel Roubini, économiste de renom et professeur à l’Université de New York.
Dans une interview accordée jeudi 12 octobre 2023 à Bloomberg, il déclare que la plupart des investisseurs pensaient qu’Israël « n’a pas d’autre choix que d’entrer dans Gaza et de se débarrasser du Hamas ». En intégrant un scénario de base dans lequel « Israël occupe Gaza, cela va devenir moche, mais le le conflit reste contenu ». Cependant, M. Roubini, qui avait prédit la crise financière de 2008-2009 et a été surnommé « Docteur Doom » par Wall Street, souligne qu’il existe un « scénario pessimiste ». Dans lequel l’Iran et le Liban s’impliqueraient, provoquant l’éclatement d’un conflit entre l’Etat hébreu et l’Iran et enflammant le Moyen-Orient.
Selon l’économiste, si « Israël tente de détruire le Hamas, l’Iran, qui est l’un des principaux soutiens du Hamas, décide de libérer le Hezbollah au Liban, et alors vous aurez un deuxième front au Liban, peut-être un troisième en Cisjordanie. Et à ce moment-là, Israël devra attaquer l’Iran ».
Dans ce cas, l’approvisionnement en pétrole de la région du Golfe serait perturbé et « il y aurait une flambée des prix du pétrole et l’impact économique serait énorme », déclare-t-il. Tout en ajoutant que « ce n’est pas le scénario de référence, mais c’est un risque ».
Une hausse des prix du pétrole au Moyen-Orient déclencherait un « choc stagflationniste » et créerait un « énorme dilemme pour les banques centrales », prévient encore M. Roubini.
Enfin, notons que les prix mondiaux du pétrole ont bondi d’environ 4 % cette semaine. Alors que la reprise des hostilités entre Israël et les groupes armés palestiniens menace la stabilité du Moyen-Orient. L’indice de référence international Brent oscillait autour de 86 dollars le baril jeudi. Tandis que le brut américain West Texas Intermediate s’échangeait autour de 83 dollars le baril.