Les résultats du projet ENSERES (Renforcement de la résilience socio écologique des zones côtières méditerranéennes) réalisé par la municipalité de Sfax, MedCities, ETC-UMA (Centre thématique européen d’analyse et de synthèse spatiales) et le Centre SPA RAC (Centre d’Activités Régionales pour les Aires spécialement protégées) ont été présentés lors d’une rencontre organisée, lundi 16 octobre, à Sfax à l’occasion de sa clôture prévue pour le mois de novembre prochain.
Financé par l’Union européenne, dans le cadre du programme de coopération méditerranéen ENI CBC MED, le projet ENSERES ambitionne, en effet, de transférer les connaissances et les techniques de surveillance et de gestion ainsi que les outils numériques à travers les côtes méditerranéennes pour répondre au besoin croissant des villes côtières et des acteurs des zones protégées de gérer les zones côtières de manière durable.
Parmi les résultats réalisés et présentés par les organisateurs de la rencontre, figurent, entre autres, « la valorisation de la pêche artisanale comme moyen de conservation, la connaissance du processus de gestion intégrée d’une zone d’intérêt naturel (Projet MARISTANIS au golfe de ORISTANO, Italie), la création d’un guide pour la surveillance des déchets marins, et l’amélioration de la gestion des déchets dans le port, outre le rapprochement de la municipalité avec le port et la société civile », a tenu à spécifier l’experte en environnement et changements climatiques Sarra Hihi.
Cinq ONG impliquées
Cette experte a fait savoir que Sfax a bénéficié de 4 activités principales : la boite d’outils très profitable pour les acteurs locaux en matière de gouvernance participative dans la pêcherie artisanale, la lutte contre la propagation des déchets marins, notamment au niveau du port de pêche de Sfax, et le financement des activités de 5 ONG à Sfax, Kneiss et Kerkennah.
Le Directeur de la coopération décentralisée Ahmed Guidara a, de son côté, indiqué que la valorisation des résultats du projet ouvre, aujourd’hui, la voie devant l’accomplissement d’autres actions et projets visant la protection des écosystèmes notamment marins à cause des activités anthropiques (pollution, érosion, pêche illicite…) et ce en vue de renforcer la prise de conscience des aléas auxquelles la Tunisie est exposée à cause des changements climatiques.
Passant en revue les activités menées en matière de renforcement des capacités et la mise sur pied d’une boite à outils et le monitoring accompli via le site pilote du port de pêche souffrant de problèmes de pollution plastique dévastateur, il a considéré que ces résultats palpables sont à même de permettre aux décideurs de prendre les mesures nécessaires visant la protection des zones littorales menacées.
Le rôle de la municipalité de Sfax
Pour sa part, Christoph Sshröder, représentant de l’Université de Malaga d’Espagne (partenaire au projet), a mis en exergue le rôle joué par la municipalité de Sfax dans l’aboutissement du projet mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la résilience socio-écologique des zones côtières méditerranéennes à l’échelle locale, nationale et internationale.
Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont particulièrement insisté sur l’un des outputs du projet qu’ils considèrent essentiel dans le processus de protection des ressources naturelles des zones côtières notamment les aires marines protégées (AMP) méditerranéennes. Il s’agit du Catalogue des outils de protection de la biodiversité en Méditerranée qui couvre les différents besoins et exigences d’une gestion éco-systémique.
Les outils inclus dans le catalogue consistent notamment en des outils de surveillance et de gestion visant à faciliter la collecte de données et la surveillance des aspects écologiques et socio-économiques spécifiques, tels que la présence et la répartition des déchets marins, et les paramètres physico-chimiques associés à la qualité de l’eau et au changement climatique. Ils comportent, également, des outils géo-spatiaux (visant à favoriser l’accès et le partage des données et des informations spatiales et des outils financiers (permettant de compléter l’éventail des aides disponibles pour la protection plus efficace de la biodiversité dans la région.
Notons que le programme de la manifestation a comporté une série d’interventions des partenaires du projet et des organisations de la société civiles engagés dans des activités de préservation de la biodiversité et des ressources naturelles de Sfax à travers la lutte contre les déchets marins à l’image de l’Association Sfax El Mezyana, l’Association de la Continuité des Générations (ACG), l’Association Kantara Save Earth à Kerkennah, l’Association des Femmes pour le Développement des Îles et du Littoral et l’Observatoire Régional de l’Environnement de Sfax (ORES).
Avec TAP