Une augmentation du prix du gaz naturel a été enregistrée ces derniers jours, qui a clôturé vendredi 13 octobre à 53,982 euros/MWh. En 10 jours, le prix du gaz a augmenté en Europe de près de 15 euros/MWh; contre 38 231 euros/MWh le 6 octobre. La hausse du prix du gaz a eu également pour effet d’enrayer la tendance baissière des prix de l’électricité en Europe. Les variations des prix de l’énergie auront donc des répercussions sur l’économie mondiale.
Quant au prix du pétrole brut, il évolue également à la hausse avec le Brent à 90,92 dollars/baril. Il convient de noter que vendredi dernier, le Brent et le WTI américain ont enregistré une hausse de près de 6 %. Soit la plus élevée depuis avril, en raison de la crainte des investisseurs d’une conflagration plus large dans la région du Moyen-Orient.
Ainsi, les effets de la hausse potentielle des prix de l’énergie sur l’économie des pays dépendants des importations de pétrole et de gaz naturel seront lourds.
Par ailleurs, la flambée des tensions au Moyen-Orient renforce les inquiétudes quant à la possibilité d’une nouvelle crise énergétique. Les analystes tentent d’évaluer l’ampleur de l’impact d’une éventuelle invasion israélienne de la bande de Gaza. Les prévisions faisant état du risque de voir le prix du pétrole grimper au-dessus de 100 dollars. Tandis qu’il existe également des scénarios extrêmes où le prix grimperait dans les 150 dollars; et ce, dans le cas de l’implication de l’Iran dans les hostilités.
Plusieurs analystes comparent la crise actuelle à celle de 1973, qui affecta la croissance économique pendant près de 10 ans, avec pour principale caractéristique une inflation élevée.
Il est à noter que l’Iran produit 4 % de l’approvisionnement mondial en pétrole et contrôle en même temps le détroit d’Ormuz par lequel transitent 30 % de l’approvisionnement mondial en pétrole et 25 % du gaz naturel.
Risque géopolitique
Jusqu’à présent, le conflit au Moyen-Orient a eu peu d’impact sur les approvisionnements mondiaux en pétrole et en gaz, car l’Etat juif d’Israël n’en est pas un producteur majeur.
Cependant, la guerre actuelle constitue l’un des plus grands risques géopolitiques pour les marchés pétroliers depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine l’année dernière, sur fond d’inquiétudes concernant une éventuelle escalade impliquant l’Iran.
Par conséquent, les acteurs du marché évaluent les conséquences d’un conflit plus large sur les approvisionnements en provenance des pays de la première région productrice de pétrole au monde, notamment l’Arabie saoudite, l’Iran et les Emirats arabes unis.
Enfin, s’il s’avère que Téhéran est directement impliqué dans l’attaque du Hamas, cela entraînera probablement l’imposition de sanctions américaines sur les exportations pétrolières iraniennes, estiment les analystes.