La baisse des coûts d’importation du brut par Pékin est une conséquence involontaire des restrictions imposées à la Russie, à l’Iran et au Venezuela, selon un rapport de Reuters basé sur les données des plateformes de surveillance de navires et des négociants. Avec ces sanctions pétrolières, la Chine a réussi à économiser des milliards de dollars cette année. Et ce, grâce à des importations record de pétrole brut à prix réduit en provenance de pays soumis à des sanctions occidentales, a déclaré le média.
Selon le rapport de Reuters, les achats en provenance de Russie, d’Iran et du Venezuela ont probablement aidé Pékin à économiser environ 10 milliards de dollars. Alors que les prix internationaux du brut ont bondi depuis juillet en raison du resserrement de l’offre. « Une conséquence involontaire des sanctions pétrolières imposées par les Etats-Unis et d’autres à la Russie, à l’Iran et au Venezuela a été de réduire les coûts d’importation du pétrole pour les raffineurs de la Chine, son principal rival économique, qui critique souvent de telles sanctions « unilatérales », note encore Reuters.
La Chine a importé un volume record de 2,765 millions de barils par jour (b/j) entre janvier et septembre en provenance des trois principaux exportateurs de pétrole soumis aux sanctions, a indiqué le média. En citant les données de suivi des navires de Kpler et Vortexa.
Moscou a réorienté ses flux d’exportations de l’UE vers l’Inde et Chine
Les importateurs chinois auraient payé près de 10 milliards de dollars de plus en achetant du pétrole de qualité similaire auprès de producteurs non sanctionnés. Même si les économies ne représentent qu’une fraction de la facture globale des importations de pétrole de la Chine, elles sont importantes pour les raffineurs indépendants, les soi-disant « théières ». Ces derniers sont des « acheteurs opportunistes et recherchent activement de bonnes affaires », selon Kang Wu, responsable mondial de la recherche sur la demande chez S&P.
Malgré la hausse des prix du pétrole et la diminution des rabais sur le brut russe par rapport aux références mondiales, la Russie reste le plus grand fournisseur de pétrole de la Chine, premier importateur, devançant l’Arabie saoudite.
Enfin, selon les données des douanes chinoises, les livraisons de brut russe vers le pays ont bondi de 25 % au cours des huit premiers mois de l’année en termes annuels et se sont élevées à 71,2 millions de tonnes. Les sanctions occidentales ayant incité Moscou à réorienter ses flux d’exportations de l’UE vers l’Inde et Chine.