L’humanité a été témoin de crimes atroces à Gaza, avec la perte de 500 vies lors du récent bombardement israélien près de l’hôpital Maamadani en un seul assaut.
Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, met l’accent sur l’historique de l’opinion publique arabe qui, selon lui, « n’a pas cessé d’osciller entre des épisodes d’exubérance jusqu’au-boutiste et des crises d’abattement et de défaitisme, ce qui a fait dire à Golda Meir, Premier ministre d’Israël, et à de nombreux responsables israéliens que les Arabes sont toujours en retard d’une guerre ».
Et de poursuivre: « Feu Habib Bourguiba a su rompre ce cycle infernal avec son discours de Jéricho de 1965 et les conseils prodigués à la direction palestinienne d’accepter la légalité internationale et d’adopter une politique de négociation progressive.
Malheureusement, l’opinion publique et les régimes arabes n’étaient pas suffisamment mûrs pour admettre les mérites d’un combat fondé sur la légalité internationale et la politique des étapes ».
Avant d’ajouter: « L’expérience a montré qu’appeler à «la libération de toute la Palestine», en rejetant implicitement le plan de partage onusien de 1947 et les différentes initiatives de paix internationales et arabes fondées sur cette base juridique qui constitue la légalité internationale, a été le meilleur moyen de renforcer Israël qui voit sa survie en jeu, en resserrant les rangs à l’intérieur et en lui assurant le soutien inconditionnel de l’Occident, tout en exacerbant les élans racistes et meurtriers des colons et le courant de pensée raciste et colonialiste qui les anime ».
Et de conclure: « Avec un nouveau monde multipolaire qui pointe à l’horizon, il reste à espérer que l’opinion publique et les régimes arabes tireront les enseignements des échecs et défaites du passé et adopteront une approche plus rationnelle pour résoudre ce conflit avec le minimum de déstabilisation et de destruction pour les peuples de la région et surtout le peuple palestinien martyrisé par les interférences des pays frères qui n’ont pas cessé d’instrumentaliser la cause palestinienne et le martyre de ses citoyens pour en faire un gage de légitimité intérieure et une carte de positionnement international ».