Le financement de l’énergie nucléaire divise Français et Allemands. La France et l’Allemagne n’ont pas réussi à trouver un compromis sur le montant du financement public qui devrait être alloué à la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires, a rapporté hier Bloomberg, avant une réunion des ministres européens de l’énergie à Luxembourg.
Le différend sur la manière d’utiliser les CFD [contrats sur différences] bidirectionnels soutenus par l’État pour les risques nucléaires bloque le programme vert de la région, car les chances d’un accord qui augmenterait l’énergie renouvelable repose sur un accord entre les deux nations.
Jusqu’à présent, l’Allemagne a complètement abandonné l’énergie nucléaire, tandis que la France dépend fortement de ses centrales nucléaires vieillissantes pour produire de l’électricité. L’année dernière, l’énergie nucléaire représentait 63 % de la production totale d’électricité de la France.
Paris a affirmé que certains États membres de l’UE tentaient de diminuer le rôle de l’énergie nucléaire pendant la transition.
« Ce que certains tentent de faire, c’est de dégrader structurellement la compétitivité de l’énergie nucléaire au profit des énergies renouvelables », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, la ministre française de la Transition énergétique, citée par Bloomberg. « Nous ne pouvons pas nous retrouver avec un jeu à somme nulle »
Pendant ce temps, l’Allemagne a fait part de ses inquiétudes quant au fait que la France pourrait utiliser la dernière proposition visant à remanier le marché de l’électricité du bloc pour bénéficier injustement à son secteur nucléaire et sous-coter les prix dans la région.
« Le résultat est pour moi très décevant », a déclaré le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck. « Si nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur des règles du jeu équitables pour les installations existantes, alors l’Allemagne ne pourra pas voter en faveur de cette proposition. »
Le temps presse pour que les deux puissances économiques résolvent leur différend sur cette question, alors que la date limite pour achever cette tâche avant les élections législatives européennes de l’année prochaine approche à grands pas.