Alors que l’Etat est appelé plus que jamais à jouer un rôle social de premier plan, les autorités comptent bien augmenter les recrutements en 2024. Cela devrait répondre, en partie, aux multiples départs à la retraite et, probablement, réduire l’impact de l’apurement de l’administration en cours.
Selon le projet de la Loi de Finances 2024, les recrutements devraient totaliser le nombre de 13 586 personnes réparties comme suit :
– 2 372 postes pour le ministère de l’Education, dont 100 diplômés de l’Ecole Normale Supérieure de Tunis;
– 3 094 postes pour le ministère de la Défense nationale, dont 2 595 postes réservés aux diplômés des écoles de formation militaires;
– 1 998 postes pour le ministère de l’Intérieur provenant des écoles de formation policières;
– 50 postes aux diplômés de l’Ecole nationale de l’Administration;
– 30 postes aux diplômés de l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe, l’Institut d’économie douanière et fiscale et l’Ecole nationale des Douanes;
– 20 postes aux diplômés de l’Ecole Normale Supérieure;
– 150 postes aux diplômés de l’Institut Supérieur de la Magistrature;
– 570 postes aux diplômés de l’Ecole Nationale des Prisons et de la Rééducation;
– 3 000 postes pour le ministère de la Santé, essentiellement parmi les médecins qui terminent leurs cycles de formation;
– 500 postes pour le ministère de la Jeunesse et des sports;
– 200 postes pour le ministère du Commerce;
– 255 postes pour le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche;
– 100 postes pour le ministère de la Culture;
– 100 postes pour le ministère de la Femme;
– 685 postes pour le ministère des Finances;
– 462 postes répartis entre les autres ministères, y compris la présidence de la République.
A cela, s’ajoute 6 000 recrutements dans des postes parmi les employés des chantiers.
Ainsi, en tout, l’effectif de la fonction publique en Tunisie pour 2024 sera de 656 961 agents. Y compris la présidence de la République, l’Assemblée des représentants du peuple, la Cour des comptes et les entreprises publiques à caractère administratif.
Masse salariale gonflée
Par ailleurs, la masse salariale programmée dans le cadre de la Loi des finances s’élève à 23 711 MTND, soit 13,5 % du PIB; contre 14,4 % en 2023.
Ces recrutements, ainsi que l’ajustement de ceux de 2023, coûteront 270 MTND. La facture des augmentations salariales atteindra donc 780 MTND, celle des promotions 100 MTND. En même temps, 300 MTND seront économisés grâce aux départs à la retraite. D’ailleurs, la porte est toujours ouverte à ceux qui veulent partir plus tôt à la retraite. Et le programme lancé en 2023 sera en vigueur l’année prochaine.
En outre, le programme du transfert des fonctionnaires à d’autres administrations ou entreprises publiques à caractère administratif sera lancé. Les concernés auront des postes équivalents et percevront, au moins, la même rémunération.
Par conséquent, les fonctionnaires de l’Etat vont vivre une année 2024 exceptionnelle. Quelques années auparavant, ils contestaient pour arracher des revalorisations salariales, même en multipliant les grèves inopinées. L’année prochaine, celui qui reste dans son poste et qui ne sera pas touché par l’apurement de l’administration doit s’estimer heureux.