Dans le cadre de la deuxième édition des journées tuniso-européennes Science et Innovation (TESI), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, représenté par l’ANPR, et la Délégation de l’Union européenne ont signé le projet d’Appui à la recherche et l’enseignement scientifique pour le secteur de l’environnement – Aresse. Retour sur la coopération
S’exprimant à l’ouverture des journées tuniso-européennes Science et Innovation (TESI 2023), le directeur général de l’ANPR, Chedly Abdelli, a indiqué que ce projet est l’une des quatre composantes d’une convention de coopération signée en avril 2022 entre la Tunisie et l’Union européenne portant sur un programme d’appui à l’action environnementale. Financé à hauteur de 11,5 millions d’euros, Aresse se poursuivra pendant 48 mois et a trois objectifs spécifiques, selon le responsable.
Ce programme consiste à renforcer et de soutenir la formation aux compétences vertes à travers la mise en place d’un système efficace de formation. Il sera également question de soutenir une recherche collaborative impactante dans le domaine de l’environnement pour accroître l’orientation de la recherche appliquée vers les besoins socioéconomiques. Il s’agit, en outre, d’appuyer les municipalités et collectivités locales ainsi que les entreprises dans leurs mandats de développement dans le domaine de l’environnement. D’après l’intervenant, dans le cadre de ce projet, un Référentiel Métier Référentiel Compétences (REMERC) sera mis en place pour le secteur de l’environnement. Il se basera sur un benchmarking et une cartographie des formations existantes.
Une thématique environnementale prioritaire
Des masters coconstruits avec les universités autour d’une thématique environnementale prioritaire verront le jour. Outre l’intégration de l’approche Green sans les universités et la création de l’observatoire des métiers et des nouveaux métiers dans le secteur de l’environnement. La création de startups dans le secteur de l’environnement sera également appuyée. « L’ANPR se chargera aussi de lancer la session Mobidoc-Green (partenariats socioéconomiques : municipalités et entreprises principalement). Et d’accompagner des porteurs de projets Mobidoc-Green dans la création de leurs startups », a ajouté Abdelli.
De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, a affirmé dans son discours que la Tunisie est le premier pays à signer un accord scientifique avec l’Union européenne permettant d’initier une coopération fructueuse dans la recherche scientifique. Une collaboration qui s’est renforcée en 2012 par le partenariat privilégié et 2016 avec l’association de la Tunisie au programme Horizon 2020 et en 2022 par l’association de la Tunisie au programme Horizon Europe. L’ambassadeur rappelle que « nous sommes voisins et amis et nous faisons face à des défis en commun (climat, économie, santé, etc.). Nous partageons les mêmes valeurs et nous ne pouvons qu’être partenaires ».
Le rôle des compétences tunisiennes
Il estime que les compétences tunisiennes ont pu accélérer et ouvrir les horizons du partenariat scientifique. « La Tunisie est devenue un partenaire scientifique incontournable sollicité par les Etats membres ». Pour lui, la Tunisie regorge de plusieurs compétences lui permettant de rattraper le retard économique. Il recommande de revoir l’aspect procédural pour accélérer le renforcement de la recherche scientifique. Le diplomate affirme que la coopération entre la Tunisie et l’Union européenne dans le secteur scientifique ne se limite pas à un programme bien déterminé comme Science With And For Youth, Swafy d’un budget d’un million d’euros. Il s’agit d’ un programme destiné au rapprochement entre la jeunesse et la science et un projet d’Appui à la recherche et l’enseignement scientifique pour le secteur de l’environnement – Aresse.
Il indique que les retombées ne se limitent pas uniquement aux fonds alloués par l’Union européenne. Ces fonds ont qui ont dépassé les 300 millions d’euros. Mais englobent aussi la diversité des bénéficiaires comme les étudiants et les enseignants, le staff administratif, les chercheurs, les associations. Et autres, en plus de l’échange d’expériences.
La Tunisie est pionnière
De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Boukthir, affirme que la Tunisie était le premier pays du voisinage à signer un accord scientifique avec l’Union européenne, ce qui lui a permis d’entamer un partenariat fructueux avec l’UE. Pour lui, l’Union européenne et la Tunisie travaillent pour l’essor économique. La relation entre la Tunisie et l’Union européenne a connu un nouvel élan avec la signature de l’accord d’association en 1995. Puis avec l’accord scientifique et technologique en 2003. Lors de son discours, il est revenu sur l’importance de faciliter la mobilité pour les chercheurs tunisiens.
La conseillère principale auprès du chef du gouvernement Samia Charfi a affirmé qu’il s’agit du fruit du travail des chercheurs, enseignants, doctorants et autres des deux rives. Elle a formulé le souhait de pouvoir attirer des centres de recherche étrangers en Tunisie. Et ce pour qu’ils puissent tirer profit de l’écosystème scientifique tunisien et cela permettra de retenir nos talents.