Depuis Beijing en Chine, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, estime nécessaire de transformer le défi mondial des infrastructures en opportunités.
S’exprimant lors du troisième Forum international sur l’initiative chinoise des « Nouvelles Routes de la soie », qui a consisté à financer et construire des routes, centrales électriques, ponts, ports mais aussi d’autres installations à travers les pays en développement au cours de la dernière décennie, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a estimé que « les infrastructures sont une voie cruciale pour générer la croissance économique, créer des emplois décents ».
Certes ces infrastructures régissent la vie quotidienne des personnes et des économies; mais le chef de l’ONU a rappelé que « des milliards de personnes dans le monde en développement n’avaient toujours pas accès à des services de base tels que l’eau et l’assainissement, l’électricité, les écoles, les hôpitaux et les routes, ponts, tunnels et ports modernes ». C’est ce qu’indique le site d’informations de l’ONU.
Et « face à une crise des infrastructures qui survient alors que les populations du monde entier sont confrontées à la flambée du coût de la vie, à l’accroissement des inégalités et aux effets des changements climatiques, M. Guterres exhorte les dirigeants à « transformer cette urgence des infrastructures en opportunités ».
En effet, « l’initiative des Nouvelles Routes de la soie reconnaît que l’occasion est historique pour construire des villes, des communautés, ainsi que des systèmes de transport et d’énergie modernes et verts, qui placent la résilience et la durabilité au cœur », souligne-t-il devant les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Beijing.
Que faire ?
Certains experts indiquent qu’une des actions à réaliser consiste à promouvoir « la durabilité économique dans les pays en développement. Et ce, en réformant l’architecture financière mondiale actuelle, en promouvant des mécanismes efficaces d’allègement de la dette et en soutenant un plan de relance annuel de 500 milliards de dollars pour augmenter les investissements dans les objectifs de développement durable (ODD) ».
A noter au passage que les dirigeants ayant participé au “Sommet sur les ODD“ qui s’est tenu en septembre 2023 ont approuvé ces initiatives, selon le site de l’ONU.
A. Guterres estime « indéniable l’initiative chinoise » dans ce contexte dramatique pour les pays en développement. Laquelle comprend près de 1 000 milliards de dollars d’investissements cumulés dans plus de 3 000 projets à travers le monde.
Quant à la deuxième action, elle concerne « la promotion de la durabilité environnementale ». Celle-ci « nécessitera des investissements intégrant la résilience et l’adaptation dans les plans de développement nationaux et locaux afin de respecter l’Accord de Paris sur le climat ».
Investissements verts ?
Dans la foulée, le SG de l’ONU appelle à ce que les projets et les investissements des Nouvelles Routes de la soie soient en harmonie avec la nature. « Leur échelle, leur nombre et leur portée peuvent littéralement changer les paysages – les économies, les systèmes énergétiques, les transports, les bâtiments et des industries entières. Et cela doit être fait de manière à préserver l’avenir de nos enfants », espère-t-il.
Pour ce faire, tout nouvel investissement dans les infrastructures devrait « donner un coup de fouet à une transition juste et durable des combustibles fossiles, qui détruisent la planète, vers les énergies renouvelables ».
100 milliards de dollars annuels pour le climat…
Et António Guterres de rappeler sa proposition d’un « “pacte de solidarité climatique », qui inciterait les principaux pays émetteurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour lui, il est nécessaire « de respecter l’engagement des pays industrialisés de verser 100 milliards de dollars annuels pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement, de doubler le financement de l’adaptation d’ici à 2025 et de rendre opérationnel le Fonds pour les pertes et les dommages lors de la conférence sur le climat COP28 qui se tiendra à Dubaï, le mois prochain ».
Dans cette perspective, il est revenu sur son « appel à mettre fin à l’octroi de licences pour les nouveaux projets pétroliers et gaziers, à supprimer les subventions aux combustibles fossiles; ainsi qu’à totalement abandonner le charbon d’ici à 2040 ». Cette intention est bonne, mais de là à la voir se traduire dans les faits, il y a plusieurs océans. Car, jamais le pétrole et le gaz n’ont été autant sollicités qu’aujourd’hui!