L’humanité traverse une transition entre une ère révolue et l’émergence d’un nouveau monde potentiellement marqué par la paix et l’équité, à condition que la logique et la bienveillance l’emportent, car la violence ne conduit qu’à des solutions temporaires.
Toutefois, l’opération “Déluge d’Al-Aqsa”, qui constitue un tournant significatif dans l’histoire du conflit arabo-israélien et du Moyen-Orient en général, coïncide avec des changements tectoniques sur la scène internationale et une quasi-défaite de l’OTAN en Ukraine face à une Russie déterminée et jouissant d’un large courant de sympathie à travers plusieurs continents comme l’expression du refus de l’arrogance et des velléités occidentales de domination dirigées par les Etats-Unis d’Amérique de plus en plus perçus comme une source de violence et de déstabilisation de la scène internationale. C’est ce qu’a révélé l’ancien ambassadeur et analyste politique Elyes Kasri, via une synthèse sur sa page Facebook.
Ainsi, il part du constat de la nécessité d’une relecture du plan de partage de la Palestine de 1947 et se rendre à l’évidence que cette formule et la solution des deux Etats est de moins en moins applicable après trois quarts de siècle de refus de la puissance occupante israélienne et d’incapacité de la communauté internationale à l’imposer.
Autrement dit, ce qu’Elyes Kasri préconise comme solution serait un Etat multiconfessionnel avec de solides institutions et garanties démocratiques pour assurer d’une manière pérenne l’égalité des droits et devoirs de chaque individu et chaque groupe.
Il précise à cet effet: « La ville sainte de Jérusalem ne peut plus rester l’objet de guerres sanguinaires qui durent depuis plus de deux millénaires. L’avènement des missiles hypersoniques et des armes de destruction massive nécessite de toute urgence une nouvelle approche pour résoudre le conflit autour du statut de Jérusalem qui devra être une cité internationale sous le contrôle des Nations unies, pendant une certaine période, et ouverte aux trois religions, loin de tout monopole et de toute instrumentalisation politique. La cité libre de Jérusalem devrait être un espace international de culte et de paix, propriété commune des trois religions monothéistes, loin des conflits et de toute instrumentalisation politique.
Pour sa part, tout louable que soit le soutien sincère du peuple tunisien à la cause palestinienne et sa grande sensibilité aux souffrances injustement infligées à ce peuple frère, la Tunisie est mieux dans son rôle en prônant le respect de la légalité internationale et la dénonciation dans les instances internationales compétentes des exactions et des crimes de guerre et contre l’humanité commis par les forces armées et les hordes de colons d’Israël ».
« La Tunisie se doit de rester une voix pour la paix, la tolérance et le dialogue »
Avant d’ajouter: « L’aide sincère et spontanée à nos frères palestiniens démontre encore une fois la noblesse de cœur du peuple tunisien comme il l’a fait avec ses frères algériens lors de leur lutte pour la libération nationale et ses frères libyens lors de la guerre civile et la chute du régime Kaddafi.
Le recours à la Cour pénale internationale pour engager des procédures contre Israël et ses responsables politiques et militaires pour crimes de guerre et contre l’humanité aura un impact psychologique très important tant à l’intérieur d’Israël qu’au sein de l’opinion publique mondiale pour battre en brèche la propagande sioniste et montrer le véritable visage de l’arrogance et du mépris systématique des dirigeants israéliens des droits les plus élémentaires du peuple palestinien et des autres peuples arabes sous occupation militaire au Liban et en Syrie ».
Mais ce qu’il faut comprendre également, c’est que le monde vit incontestablement un tournant de l’histoire avec l’espoir que la sagesse et la raison prévaudront pour construire un monde plus juste et éviter l’Armageddon et le cataclysme nucléaire dévastateur.
Enfin, il conclut: « La Tunisie a de tout temps été un carrefour de civilisations et un site de symbiose entre les civilisations (chronologiquement, abstraction faite des croyances animistes) juive puis chrétienne et musulmane. Elle se doit de rester une voix pour la paix, la tolérance et le dialogue des religions et des cultures car la paix ne vient jamais du rejet ou de l’oppression de l’autre mais de la prise de conscience des avantages du vivre-ensemble ».