Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, a reçu, vendredi, au siège du département, Antonio Tajani, vice-président du Conseil des ministres et ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Il était accompagné du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, Francesco Lollobrigida, de la ministre du Travail et des Politiques sociales, Marina Elvira Calderone, et d’une mission technique de haut niveau.
Selon un communiqué du département, l’objectif de cette visite est de mener des « concertations politiques » et d’établir un « partenariat bilatéral » dans les domaines du travail et de la sécurité alimentaire.
Les deux ministres ont, à cette occasion, signé un protocole d’accord de coopération dans le domaine de la gestion des flux migratoires.
Aussi, la séance de travail a été l’occasion de débattre du « tournant dangereux » pris par la situation dans les territoires occupés et de passer en revue « son impact sur la région à la lumière des atrocités israéliennes commises contre le peuple palestinien désarmé ».
Dans ce contexte, Nabil Ammar a dénoncé les violations israéliennes qui ont atteint un degré de brutalité sans précédent contre le peuple palestinien à Gaza, soulignant que ces actes de barbarie constituent un « déshonneur » pour l’humanité tout entière.
Il a en outre pressé son homologue italien à intervenir auprès de l’Union européenne et des autres partisans de l’agression israélienne qui font de « grands discours sur les droits de l’homme » pour y mettre fin et cesser de viser les civils et de commettre des crimes de génocide et de déplacement forcé en violation manifeste des règles du droit international humanitaire, des valeurs universelles et des droits de l’homme.
Le ministre a rappelé au responsable italien qu’il incombe à l’Union européenne et à la communauté internationale tout entière d’assumer une « responsabilité morale ».
Il leur revient, précise le ministre, de prendre des mesures « concrètes et tangibles » permettant de garantir une protection au peuple palestinien, de lui fournir l’aide humanitaire urgente et immédiate dont il a besoin et au final de réaliser ses droits légitimes dans l’édification d’un État indépendant et souverain avec pour capitale Al-Qods al-Charif.
De son côté, le ministre italien a souligné le refus de son pays de « prendre pour cible les civils » ainsi que son adhésion à la « solution à deux Etats » et au « règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient », affirmant qu’il est venu en Tunisie « porteur d’un message de paix » et que son pays « se tient à égale distance entre toutes les parties au service de la paix dans la région ».
Coopération bilatérale entre la Tunisie et l’Italie
Volet coopération bilatérale, la séance de travail a été l’occasion de mettre l’accent sur les liens d’amitié et de coopération de longue date entre la Tunisie et l’Italie.
C’était aussi une opportunité pour réaffirmer le souci des deux pays de promouvoir davantage cette coopération dans les domaines de l’investissement, du partenariat, de l’emploi et de la formation professionnelle et diplomatique au service de l’intérêt commun des deux pays.
Les deux parties ont évoqué la question de la migration irrégulière et les moyens d’y faire face dans le cadre d’une approche globale visant à promouvoir la migration légale, à enrayer la migration irrégulière, à lutter contre la traite des êtres humains et à permettre à la jeunesse tunisienne d’accéder aux opportunités d’emploi en Italie.
A l’issue de la séance de travail, les deux ministres ont signé le protocole d’accord de coopération dans le domaine de la gestion des flux migratoires qui permet la mise à disposition d’un quota annuel de quatre mille (4.000) cartes de séjour non saisonnier s’étalant sur une période de trois ans au profit de travailleurs tunisiens en Italie.
Il convient de signaler que le chef de la diplomatie tunisienne a assisté en compagnie de son homologue italien à la clôture des travaux du Forum sur la sécurité alimentaire tenu les 19 et 20 octobre à Tunis.
Cet évènement permet de renforcer la coopération bilatérale, d’échanger les expériences et de promouvoir la sécurité alimentaire dans notre pays, a fait savoir Nabil Ammar.
Le forum se veut aussi un cadre idoine pour développer la gestion des ressources en eau, utiliser les énergies renouvelables dans le domaine agricole et faire face au changement climatique, a-t-il encore ajouté, appelant à ce propos à la nécessité d’assurer le suivi des résultats du forum et d’œuvrer à la mise en œuvre des projets programmés convenus au service de l’intérêt commun des deux pays.
Avec TAP