Les députés de l’ARP ont souligné, lundi 23 octobre, la nécessité pour les banques d’arrêter l’augmentation des frais bancaires supportés par les citoyens. « Ces frais qui sont généralement appliqués à l’insu du citoyen et qui permettent aux banques de faire des bénéfices importants ».
Lors d’une séance plénière tenue, lundi 23 octobre, au Bardo, en présence de la ministre des Finances Sihem Namsia et consacrée à l’examen du projet de loi portant approbation de la convention de financement conclue entre la République tunisienne et un groupe de banques locales, les députés ont ajouté que les banques appliquent des frais même sur les comptes bancaires inactifs qui représentent entre 15 et 20 % du nombre total des comptes bancaires. Les banques appliquent par ailleurs un taux d’intérêt aux alentours de 8 % sur les crédits contractés par les citoyens, selon leur dires.
Ils ont appelé le gouvernement à intervenir pour fixer les conditions des opérations bancaires et assurer leur suivi pour défendre les intérêts des dépositaires et des clients des banques.
Les parlementaires ont, dans le même contexte, attiré l’attention sur le fait que les banques se contentent aujourd’hui de prêter à l’Etat pour réaliser des bénéfices colossaux, au détriment de leur rôle dans le financement de l’économie. Soulignant que certaines banques procèdent au transfert de ces bénéfices à l’extérieur du pays, par voies légales, ou « selon des méthodes dont la légalité reste à vérifier ».
Ils ont considéré « qu’il est inconcevable de poursuivre le financement de l’Etat par les banques locales, financées à leur tour, par la Banque centrale de Tunisie, qui a été interdite par la loi de 2016 de contribuer au financement du budget de l’État. Tout en estimant que cette situation a contribué à la hausse de l’endettement intérieur en raison des intérêts appliqués par les banques.
Toujours selon eux « le principe d’indépendance de la Banque centrale de Tunisie cache une situation de colonisation interne et de mainmise des banques sur l’institut d’émission ». Ainsi, les députés soulignent l’importance d’amender le statut de la BCT pour lui permettre de contribuer au financement de l’Etat et de l’économie.
Des députés ont aussi appelé le gouvernement à trouver des solutions alternatives pour financer le budget de l’Etat au lieu de recourir à l’endettement auprès des banques. Et ce, ce en favorisant la production du phosphate et en encourageant les tunisiens à l’étranger à ouvrir des comptes en devises en Tunisie.
Ils ont également appelé à alléger l’impôt sur les sociétés exportatrices et à prévoir une amnistie fiscale au profit des petits agriculteurs touchés par la pandémie de Covis-19.
Ils ont enfin exhorté le gouvernement à garantir la stabilité financière et monétaire pour rétablir la confiance des investisseurs, à amender le code des changes et la loi sur l’investissement et à faciliter les procédures administratives relatives au recouvrement.
Avec TAP