Les nuages de récession s’amoncellent sur la Zone euro. L’activité économique affichant une contraction inattendue ce mois-ci, dans un contexte de forte baisse de la demande dans la région.
En particulier, les données préliminaires de l’indice PMI composite HCOB, publiées hier par Standard & Poors Global et considérées comme un indicateur fiable des conditions économiques, ont montré une baisse à 46,5 en octobre contre 47,2. Défiant ainsi les analystes qui s’attendaient à une légère amélioration à 47,4.
Standard & Poors rappelle que le chiffre 50 sépare les zones de contraction et de croissance. Avec 46,5 le niveau le plus bas où l’on retrouve l’indice depuis près de trois ans, depuis novembre 2020 exactement, à l’époque de la pandémie et des confinements.
Hors pandémie, il s’agit du niveau le plus bas depuis mars 2013
« Les choses dans la Zone euro vont de mal en pis », a déclaré Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la HCOB (Hamburg Commercial Bank).
« Nous ne serions pas surpris de voir une légère récession dans la Zone euro au second semestre de cette année, avec deux trimestres consécutifs de contraction », ajoute-t-il.
A cet égard, notons que les analystes d’une enquête Reuters avaient récemment estimé que la zone euro éviterait de peu la récession, l’économie restant stagnante au cours des deux derniers trimestres de l’année.
Pas de reprise en vue
Dans les différentes composantes de l’indice, une partie de l’activité économique en octobre est due à la résorption du carnet de commandes. Ce qui suggère que les entreprises ne s’attendent pas à une reprise de sitôt.
Dans le même temps, le nombre total de travailleurs a diminué pour la première fois depuis janvier 2021, l’indice composite de l’emploi passant de 50,8 à 49,4.
Comme l’explique Cyrus de la Rubia, « les embauches dans le secteur des services ont pratiquement cessé. Les entreprises manufacturières non seulement continuent de réduire leurs effectifs, mais elles accélèrent également leurs suppressions d’emplois ».
Il est révélateur que le secteur dominant des services ait vu son indice PMI tomber à son plus bas niveau sur 32 mois, à 47,8, contre 48,7 en septembre. Alors que les analystes s’attendaient à ce qu’il reste inchangé.
La demande de services a encore diminué ce mois-ci, et à un rythme plus marqué qu’en septembre. Le nouvel indice d’activité est tombé à 45,5 contre 46,4, le plus bas depuis début 2021.
Pendant ce temps, l’indice PMI manufacturier a terminé 16 mois en territoire de contraction (inférieur à 50). Et ce, en glissant de manière inattendue en octobre à 43 (le plus bas depuis mai 2020) contre 43,4; alors que les analystes s’attendaient à une amélioration à 43,7.