La suppression des subventions sur les matériaux de base, compte tenu du taux d’inflation élevé, pourrait enflammer le front social dans un état de tension latente.
Le gouvernement algérien a rouvert le dossier de la levée des subventions sur les biens de consommation de base. Le ministre des Finances (Laaziz Faid) a déclaré hier lors d’une séance plénière au Parlement que le dossier de la levée des subventions est actuellement sur la table du gouvernement, soulignant qu’une étude est en cours sur la question.
Les observateurs considèrent que cette mesure est lourde de risques pour le gouvernement et est considérée comme un risque, car la levée du soutien à une large partie des citoyens qui luttent pour couvrir leurs dépenses avec les prix élevés actuels pourrait enflammer le front social à la lumière des tensions latentes et l’émergence de signes de protestations populaires contre la détérioration des conditions sociales et de vie dans le pays.
Cette mesure est intervenue après un report de trois ans, pour éviter les troubles et l’absence de statistiques précises sur les pauvres, à la lumière d’une économie souffrant de problèmes dus aux dépenses publiques et aux politiques de soutien social et à l’incapacité de réaliser les investissements nécessaires dans ce domaine.
L’Algérie dépend des exportations d’énergie comme presque la seule source de revenus de l’État, de sorte que tout effondrement du prix du pétrole la rend vulnérable à de graves chocs financiers et la place également devant le dilemme de poursuivre le système de soutien généreux afin de maintenir le calme du front social.
Risques sociaux
Malgré cela, des citoyens d’une des localités de la ville de Constantine, située à l’est de la capitale, sont sortis le mois dernier pour protester contre la situation politique et sociale, en scandant pour la première fois depuis la fin des manifestations du mouvement populaire des slogans politiques. ce qui laisse penser que la flamme du rejet du statu quo brûle toujours, malgré l’emprise qu’ont les autorités sur les canaux d’expression politique et médiatique.
Avec la transition vers un système d’économie de marché, le système de subventions à la consommation a remplacé le système de prix plafonds (fixés et plafonnés) hérité de l’économie socialiste adopté lorsque l’État a obtenu son indépendance en 1962.
Le budget de l’aide sociale en Algérie est estimé à 17 milliards de dollars américains, qui comprennent le carburant, l’électricité, le gaz, l’eau, le logement, la santé gratuite et l’éducation, ce qui représente environ un cinquième du budget de l’État. La valeur des subventions a été estimée entre 30 et 40 milliards de dollars par an entre 2012 et 2017.