Le secteur bancaire doit jouer pleinement son rôle dans le financement des investissements et des projets. C’est ce qu’indique une étude sur « les problématiques du financement de l’économie ». Elle a été élaborée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
L’étude appelle à une transformation profonde du système bancaire tunisien afin d’accroître ses performances dans le domaine du financement de l’économie, des particuliers et des petites et moyennes entreprises (PME).
Ayant fait l’objet d’une journée de rencontres, lundi 30 octobre à Tunis, l’étude propose également l’activation de l’économie sociale et solidaire (ESS) susceptible d’être un levier pour booster l’épargne et l’investissement dans le pays.
Le chargé des études au FTDES, Abdeljelil Bedoui, a souligné, à cette occasion, que « le problème du financement de l’économie tunisienne est devenu dangereux. Etant donné que le pays souffre d’une crise financière publique complexe ».
Le modèle de développement adopté depuis les années soixante ne permet pas de renforcer le volume de la richesse et préserver la richesse productive, a-t-il souligné en substance.
L’étude recommande alors la nécessité d’améliorer les performances du système bancaire. Et ce, en vue d’atteindre le niveau de certains pays dans lesquels les crédits représentent plus de 100 % du PIB.
Le document propose aussi de réduire le recours à la dette extérieure via l’amélioration du rendement du secteur bancaire. Ainsi que l’amélioration de la petite épargne, à travers la dynamisation de l’économie solidaire et sociale qui est en mesure de mobiliser des financements.
Pour M. Bedoui, l’amélioration des performances du système bancaire passera nécessairement par la restructuration, via la réduction du nombre de banques. A l’instar du Maroc qui en compte moins, mais avec des prêts dépassant les 100% du PIB.
Il critique par ailleurs la faiblesse du financement bancaire des PME. Lesquelles représentent pourtant 90 % du tissu économique de la Tunisie, mais n’obtiennent seulement que 12 % de ce financement.
Concernant l’étude proprement dite, elle a été élaborée par cinq économistes, à savoir : Abdejalil Bedoui, Zied Saadaoui, Mongi Mokadem, Mohamed Sami, Nebiet Nourel et Houda Jelassi.
L’étude comporte six parties
La première partie porte sur « l’historique du problème du financement et sa relation avec les composantes du modèle de développement ».
La deuxième partie de l’analyse aborde « le bilan de la contribution du système bancaire tunisien au financement de l’économie tunisienne ». Elle focalise sur la nécessité d’une profonde transformation du système bancaire afin d’accroître ses performances dans le domaine du financement de l’économie, des particuliers et des petites et moyennes entreprises (PME).
La troisième partie a diagnostiqué « la contribution du financement extérieur dans la consolidation du développement de la Tunisie en vue de l’intégration croissante de l’économie tunisienne dans l’économie mondiale ». Tout en soulignant sa contribution limitée.
La quatrième partie de l’étude a mis l’accent sur « la nécessité de promouvoir l’épargne nationale en tant que moyen essentiel de financement des investissements et de consolidation du processus de développement en entreprenant une réforme fiscale audacieuse, en augmentant les ressources non fiscales, en rationalisant les dépenses publiques et en développant l’épargne populaire ». Et ce, à l’effet de réduire l’écart croissant entre le taux d’épargne dans le PIB et le taux d’investissements qui a atteint 9 % en 2020.
Concernant la cinquième partie de l’étude, elle souligne « la nécessité de développer une économie solidaire et sociale comme source supplémentaire de financement et un élément important pour enrichir le tissu économique et institutionnel ». Tout en augmentant le rythme de la création de richesses et en renforçant la voie du développement.
Quant à la sixième partie, elle a abordé la question de « la microfinance comme moyen d’accroître l’intégration financière des catégories des personnes exclues du circuit économique » et de diffuser une culture d’initiative, de prise de risque et de lutte contre la pauvreté et la marginalisation.
Avec TAP