« A quelque chose malheur est bon! » Peut-on appliquer cet adage à l’apparition de sources d’eau dans le Haut Atlas (région de Marrakech), après le séisme dévastateur du 8 septembre dernier?
En quelque sorte, on peut répondre par l’affirmative, tant les survivants semblent soulagés de cette manne hydrique. L’apparition de sources d’eau, à plusieurs égards, est à même de soulager les sinistrés, lit-on dans un reportage de France 24.
Toutefois, les scientifiques n’ont pas le même enthousiasme. D’ailleurs, ils adopteraient plutôt une attitude “prudente“.
En effet, c’est « un phénomène géologique rare. Au cœur des montagnes de l’Atlas, dans la province d’Al Haouz, au Maroc, les stigmates de l’important séisme du 8 septembre sont encore bien visibles. Mais, alors que des camions empruntent quotidiennement les pistes et les petites routes montagneuses pour acheminer de l’aide dans les villages ravagés par la catastrophe, les habitants découvrent avec stupéfaction de nouvelles sources d’eau issues directement du tremblement de terre. Un phénomène perçu comme une bonne nouvelle dans cette zone montagneuse habituée aux sécheresses », indique le texte qui accompagne le reportage.
A noter que le bilan de la catastrophe est de 2 946 morts, 6 125 blessé et environ 50 000 maisons / habitations détruites.
Un habitant de la région témoigne qu’entre avril et septembre, le fleuve était à sec. Et soudain, dès que le séisme s’est produit, « l’eau est sortie des montagnes, sans qu’il n’y ait ni pluie, ni neige. On remercie Dieu ».
Selon la chaîne publique française, « les autorités marocaines ont recensé 45 sources taries par la sécheresse de ces dernières années mais dont le débit a augmenté depuis le séisme ».
De son côté, Hassan Ibouh, géologue à la Faculté des sciences de Marrakech, explique ce phénomène : « Il s’agit de poches d’eau en intersection avec des fractures. Le séisme en a fermé certaines et en a ouvert d’autres. Cela peut faire disparaître des sources, en faire apparaître d’autres; ou tout simplement raviver ou bien augmenter le débit des sources existantes ».
Mais pour ceux qui seraient tentés de penser qu’il peut y avoir plus d’eau, notre géologue tempère leur enthousiasme : « Si cela peut donner des débits parfois importants, ce phénomène n’ajoute pas d’eau. La quantité d’eau reste la même dans le rocher. Elle est juste davantage libérée ».
Du coup, il y aura forcément des gagnants et des perdants dans cette affaire. Autrement dit, le phénomène sera sans doute bénéfique pour certains villages; mais il se fera au détriment d’autres zones qui verront, elles, le débit des sources diminuer.
Il faudra alors que la solidarité nationale et internationale joue son rôle pour apporter de l’aide à toutes les personnes dans le besoin.