La demande de pétroliers israéliens s’est effondrée parce que les sociétés énergétiques ont évité de les embaucher pour transporter du brut et ses dérivés vers les marchés d’exportation. Et ce, de peur d’être ciblées au vu de l’accélération du conflit sanglant au Moyen-Orient, de l’intensification des attaques d’Israël sur les Palestiniens à Gaza et son incapacité à répondre aux demandes de cessez-le-feu de la communauté internationale.
Cette évolution coïncide avec la publication d’un récent rapport de la Banque mondiale mettant en garde contre les graves répercussions des événements au Moyen-Orient sur les marchés de l’énergie en particulier et sur l’économie mondiale en général. C’est ce qu’a déclaré hier la plateforme S&P Global Commodity Insights, citant des responsables du transport maritime à Séoul, Singapour et Oslo, au cours de la période du 27 au 30 octobre (2023).
A la lumière de ce scénario inquiétant, les acheteurs de brut et de ses dérivés en Asie évitent d’utiliser les pétroliers israéliens. Tandis que les inquiétudes grandissent quant à une éventuelle augmentation des primes d’assurance contre les risques de guerre, si le rythme des attaques lancées par Israël sur Gaza s’intensifie et que leur champ d’action s’élargit et inclue d’autres partis dans la région, selon S&P Global Commodity Insights.
Un problème à deux volets
Dans ce contexte, un cadre d’une entreprise mondiale active dans le commerce des matières premières a déclaré : « Le problème se compose de deux parties, dont l’une est liée à la zone géographique dans laquelle se déplacent les pétroliers israéliens et aux risques qui y sont associés. L’autre partie consiste à examiner la propriété des pétroliers. Et dans ce cas, les affréteurs évitent les pétroliers israéliens, ou même ceux qui incluent des actions israéliennes ». Ainsi précise le responsable, dont les déclarations ont été suivies par la plateforme spécialisée.
A mesure que le conflit s’intensifie au Moyen-Orient, les normes de sécurité des marchandises, des navires et des équipages ont augmenté. Car les affréteurs se méfient davantage des pétroliers transportant des nationalités sensibles aux attaques lancées par Israël contre les Palestiniens.
Les primes de risque liées à la guerre vont augmenter
Les taux des primes de risque de guerre devraient augmenter à un moment où les activités de transport maritime sont soumises à d’énormes pressions. Ce qui pourrait compenser dans une certaine mesure les coûts liés aux problèmes géopolitiques.
Au final, notons qu’au 30 octobre 2023, le fret sur les routes long-courrier a diminué de trois fois par semaine pour atteindre 167 fois par semaine, en particulier sur la route du golfe Persique vers le Japon. C’est ce qui ressort des données publiées par « S&P Global Commodity Insights » et suivies par la plateforme spécialisée en énergie.