Un rapport des Nations unies publié jeudi 2 novembre 2023 fait état de 489 000 décès par an en moyenne dans le monde entre 2000 et 2019 à cause de la chaleur. Sachant que pendant l’été 2022, ce phénomène a fait plus de 60 000 décès supplémentaires en Europe.
L’Organisation des Nations unies s’alarme et alerte : « Le changement climatique menace d’anéantir des décennies de progrès vers une meilleure santé et un meilleur bien-être, en particulier dans les communautés les plus vulnérables ».
Le rapport multi-agences coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et intitulé « L’état des services climatologiques » souligne que «le savoir-faire et les ressources scientifiques peuvent aider à rétablir l’équilibre, mais ne sont pas suffisamment accessibles ou utilisés».
A noter que le document, axé cette année sur la santé, estime nécessaire de disposer d’informations et de services climatiques adaptés pour soutenir le secteur de la santé face à des conditions météorologiques plus extrêmes et à une mauvaise qualité de l’air, à l’évolution des maladies infectieuses, et à l’insécurité alimentaire et hydrique, y lit-on.
Le changement climatique menace d’anéantir des décennies de progrès vers une meilleure santé et un meilleur bien-être, en particulier dans les communautés les plus vulnérables.
«Pratiquement toute la planète a connu des vagues de chaleur cette année. L’apparition d’El Niño en 2023 augmentera considérablement la probabilité de battre encore des records de température, ce qui déclenchera une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans l’océan et rendra le défi encore plus grand», prévient le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Pour sa part, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme que «la crise climatique est une crise sanitaire, qui entraîne des phénomènes météorologiques plus graves et imprévisibles, alimente des flambées épidémiques et contribue à l’augmentation des taux de maladies non transmissibles».
Mais, paradoxalement, on estime que moins d’un quart des ministères de la Santé utilisent les informations météorologiques pour surveiller les risques sanitaires liés au climat, regrettent l’OMS et l’OMM. D’ailleurs, «le rapport relève pourtant que les pays où la couverture de l’alerte précoce est limitée ont un taux de mortalité par catastrophe huit fois plus élevé que les pays où la couverture est substantielle ou complète», nous apprend le rapport.
La crise climatique est une crise sanitaire, qui entraîne des phénomènes météorologiques plus graves et imprévisibles, alimente des flambées épidémiques et contribue à l’augmentation des taux de maladies non transmissibles
Conclusion : «Pour remédier à cette situation, les services d’alerte à la chaleur – aujourd’hui fournis uniquement dans la moitié des pays touchés – devraient augmenter rapidement d’ici 2027 dans le cadre de l’initiative internationale d’alerte précoce pour tous».