Les autorités financières ont ouvert la souscription, auprès des banques et des établissements financiers, aux bons du Trésor pour une valeur de 800 millions de dinars (MDT), selon les données publiées jeudi 2 novembre 2023 par Tunisie clearing.
Ces bons sont répartis entre des bons du Trésor assimilable d’une valeur de 100 MDT, à des taux d’intérêt oscillant entre 9 et 9,5 %; ainsi que des bons du Trésor de court terme (52 semaines), d’une valeur de 700 MDT.
Selon les observateurs de la scène économique, cela permettra aux banques d’intensifier leurs bénéfices, dans le cadre de la concrétisation de la loi de l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie (BCT). En effet, celle-ci interdit au Trésor public de réaliser des opérations financières directes avec la BCT ou de ne mobiliser des financements qu’à travers les banques.
De l’autre côté, les indicateurs monétaires et financiers de la BCT montrent que l’encours des crédits de l’Etat auprès des banques et des entreprises publiques, sous forme de bons du trésor, a augmenté à 24 016,9 millions de dinars (MDT), le 20 octobre 2023; contre 22 550,4 MDT une année auparavant. Soit une hausse de 1 466,5 MDT.
Selon les données de la BCT, cette hausse revient à l’évolution de l’encours des bons du Trésor de court terme à 8 493 MDT. Soit une hausse remarquable de 2 274,8 MDT et l’équivalent de 26,78 %.
En contrepartie, l’encours des bons du Trésor assimilables de long terme a régressé. Il est passé de 16 332,2 MDT le 20 octobre 2022, à 15 523,9 MDT, le 20 octobre 2023. Soit une baisse dans la limite de 5,21 %.
Par ailleurs, notons que l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) avait publié mercredi une note sur l’indépendance de la BCT et les actions œuvrant à y renoncer. Et ce, dans l’objectif de permettre à l’Etat d’obtenir des financements de manière directe de la BCT sans recourir aux banques. En référence au projet de révision de la loi de l’institution d’émission présentée à l’Assemblée des représentants du peuple depuis le mois de juin
Il a critiqué ce qu’il a qualifié de « prétextes » liés à la question de l’indépendance de la BCT. Tout en expliquant les répercussions de son entrée en vigueur depuis 2016, sur l’économie nationale, le cours de change, le déficit de la balance des paiements et la hausse de l’endettement extérieur.
Enfin, relevons que le 8 septembre 2023, le président de la République, Kaïs Saïed, a appelé à la révision de l’article 25 du statut de la BCT promulguée en 2016. Et ce, afin de permettre à l’Etat de s’endetter directement, en vue de soutenir ses efforts dans le financement du budget de l’Etat.
Avec TAP