Lors d’un discours prononcé vendredi 3 novembre, Kaïs Saïed a abordé la question de la loi de criminalisation de la normalisation et a réitéré sa position à ce sujet. Il s’agit pour lui d’une haute trahison. Et rien d’autre.
Pour le président Saïed, toute personne ayant un quelconque lien avec Israël commet un acte de haute trahison. Le mot normalisation n’entre pas dans son dictionnaire. En effet, il s’agirait pour lui du reflet d’une pensée défaite, qui ne peut être celle d’un combattant. «Nous sommes dans une guerre de libération», dit-il.
Le chef de l’Etat considère que le préambule de la Constitution du 25 juillet 2022 exprime le soutien de la Tunisie aux peuples opprimés et leur droit à l’autodétermination et à la cause palestinienne avec Al Qods comme capitale de la Palestine. La Constitution de 2022 mentionne ces droits de manière plus explicite que celle de 2014.
Lire aussi: L’ARP examinera le projet de loi criminalisant la normalisation avec Israël le 2 novembre
Il est également envisageable d’utiliser l’article 60 du Code pénal qui incrimine toute personne ayant une relation avec Israël. La Tunisie maintiendra sa position sans se plier au chantage ou aux compromis. «Nous n’avons pas de missiles qui peuvent traverser les continents, mais des positions qui peuvent le faire», a ajouté le président de la République.
Lire aussi: Agression sur Gaza : la Tunisie intensifie sa mobilisation diplomatique
Les fonctions de l’ARP et celles du président sont réglementées par la Constitution. « Seul le peuple est souverain. Et les Tunisiens veulent libérer la Palestine, et cela ne passe pas par des textes. Les textes ne libèrent pas les peuples », a ajouté Kaïs Saïed.
Lire aussi: Bouderbela : tous les députés sont pour la criminalisation de la normalisation avec Israël!
Maintenant, est-ce que cela veut dire que tout le tapage des députés autour de la loi anti-normalisation ne sert à rien ? Possible. Et en lisant entre les lignes le discours du président de la République, ce qui compte le plus, c’est ce qui est écrit dans la Constitution de 2022. Mais aussi ce qu’on pourrait faire avec l’article 60 du Code pénal.