Près de 5000 Palestiniens, dont environ le tiers sont des enfants, ont connu la mort lors d’attaques meurtrières perpétrées par l’entité sioniste. Un blocus total de la bande de Gaza a été imposé, sans aucun accès à l’électricité, au gaz et à la nourriture. Une catastrophe humanitaire qui se produit sous le regard complice de l’Occident.
Le risque d’enlisement de la guerre est sur toutes les lèvres. Quels risques pour l’économie mondiale du scénario d’élargissement du périmètre du conflit aux autres pays de la région ?
Rares sont les exercices de prospective publiés qui nous offrent des éléments de réponses à ces questions. Dans une étude récente, Bloomberg présente trois scénarios : un conflit sans élargissement aux pays voisins (scénario 1), un conflit avec un élargissement qui se limite au Liban et à la Syrie (scénario 2), et un conflit d’une portée mondiale avec un élargissement à l’Iran (scénario 3).
Dans le scénario 1, le risque serait une légère hausse du prix du baril de l’ordre de 4 dollars, avec un impact faible sur la croissance mondiale (une baisse de 0,1 point) et sur l’inflation mondiale (une hausse de 0,1 point).
Le scénario 2 impliquerait un impact probablement plus important sur l’économie mondiale. Le prix du baril risquerait d’augmenter de 8 dollars, avec une croissance mondiale qui pourrait baisser de 0,3 point et une inflation qui augmente- rait de 0,2 point.
Dans le scénario 3, plus le conflit s’étend et plus l’impact mondial devient plus important. Celui-ci aurait, selon Bloomberg, pour conséquences : une récession de l’économie mondiale avec un prix du baril qui pourrait atteindre 150 dollars, une croissance mondiale qui pourrait fortement en pâtir et encaisser une baisse de 1 point et une inflation qui pourrait augmenter de 1,2 point.
Pour la Tunisie, c’est le scénario 3 qui risquerait de compliquer davantage l’équation des finances publiques. Une flambée des prix des hydrocarbures pourrait à la fois alourdir la facture des subventions énergétiques et du coup, étouffer des finances publiques déjà sous stress, et alimenter la hausse d’une inflation, déjà pesante, qui pourrait accroitre les vulnérabilités sociales via la détérioration du pouvoir d’achat. Un cocktail de risques menaçant pour le cadrage budgétaire présenté dans la loi de finances 2024.
Par Noura Harboub-Labidi
Article disponible dans le Spécial Finance du mois d’octobre 2023 du Mag de l’Economiste Maghrébin