Des rapports de médias israéliens indiquent que les dépenses de défense dans la guerre d’Israël contre Gaza dépassent 250 millions de dollars par jour.
Le journal économique israélien Calcalist a rapporté, dimanche 5 novembre 2023 – citant des chiffres préliminaires du ministère des Finances – que le coût de la guerre qu’Israël mène contre le Mouvement de résistance palestinien Hamas dans la bande de Gaza atteindra jusqu’à 200 milliards de shekels (51 milliards de dollars).
Le journal précise que l’estimation des coûts équivalents à 10 % du PIB se base sur : la possibilité que la guerre se poursuive pendant huit à 12 mois, avec une intervention limitée à Gaza, sans la pleine participation du Hezbollah libanais, de l’Iran ou du Yémen, et sur la base du retour rapide au travail d’environ 350 000 Israéliens qui ont été recrutés récemment dans les forces de réserve de l’armée d’occupation.
En outre, Calcalist souligne que la moitié du coût sera consacrée aux dépenses de défense, qui s’élèvent à environ un milliard de shekels par jour (255 millions de dollars) et que le coût des pertes en termes de revenus se situera entre 40 et 60 milliards de shekels supplémentaires. En plus des 17 milliards à 20 milliards de shekels qu’Israël devra débourser sous forme de compensation pour les entreprises et des 10 à 20 milliards de shekels qui seront dépensés par l’occupation en raison de la réhabilitation.
Pour sa part, le journal israélien Yedioth Ahronoth annonçait, le même jour, que les évaluations du ministère des Finances indiquent qu' »en cas de guerre, la reprise sera lente et l’économie ne reviendra pas à sa tendance d’avant-guerre ».
Le journal ajoute : « Le ministère des Finances estime également que d’ici 2024, l’économie tombera dans une récession majeure […] Dans un contexte de forte augmentation des dépenses de défense et de sécurité et de baisse des revenus, des compensations et de la réhabilitation. »
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, avait déclaré plus tôt que le gouvernement actuel préparait un programme d’aide économique pour les personnes touchées par la guerre. Et qu’il serait « plus important et plus large » qu’il ne l’était pendant la pandémie de Covid-19.
Pour sa part, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi dernier, dans un appel désespéré, que « l’Etat s’engageait à aider toutes les personnes touchées ».
Il a ajouté : « Mes directives sont claires. Ouvrez les robinets et dirigez l’argent vers ceux qui en ont besoin. Même si la guerre nous impose des pertes économiques, comme c’est le cas actuellement, nous les paierons sans hésitation. »
La guerre de Gaza aura un impact significatif et à long terme sur l’économie israélienne
Après le déclenchement de la guerre, Standard & Poor’s a abaissé sa perspective pour la note d’Israël à « négative ». Tandis que Moody’s et Fitch ont soumis la note d’Israël à un éventuel abaissement.
Le rapport cite le ministère des Finances et la Banque d’Israël. Tout en affirmant que le coût de la guerre actuelle dépasse de loin le budget des opérations militaires précédentes.
Le coût élevé de cette guerre – selon le rapport – est dû à la mobilisation intensive de l’armée et aux graves dégâts causés par « l’attaque soudaine » du 7 octobre dernier; ainsi que par les opérations d’évacuation et de reconstruction.
Le rapport indique que même si le gouvernement a approuvé un programme d’aide aux travailleurs et aux propriétaires d’entreprises, il est encore trop tôt pour dire si cette aide sera suffisante pour les 760 000 travailleurs incapables de travailler ou permettra aux petites entreprises de survivre.
Par ailleurs, le ministère israélien du Travail a déclaré, jeudi 2 novembre, qu’environ 46 000 travailleurs israéliens avaient été licenciés depuis le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre.
Sachant que le ministère de la Santé de Gaza a dénombré 9 500 morts; et ce, depuis le début de l’agression israélienne.