« Avec un rendement céréalier au plus haut depuis 2019, la France a, cette année, pour objectif de fournir à la Tunisie 35 % de ses besoins en blé meunier et 50 % de ses besoins en orge pour la campagne de commercialisation 2023-2024″. C’est ce que fait savoir, mardi 7 novembre, le président des relations internationales au sein d’Intercéréales France, Philippe Heusele.
Intervenant lors des « Rencontres 2023 franco-tunisiennes des céréales » organisées à Tunis par Intercéréales France, M. Heusele a rappelé que « la sécheresse que connaît la Tunisie depuis plus de cinq années a fortement impacté ses récoltes, dont celle de 2023. Le pays reste un importateur structurel et devra pour cette campagne acheter sur le marché international 1,1 million de tonnes (Mt) de blé meunier, 1,1 Mt de blé dur, 0,8 Mt d’orge et environ 0,85 Mt de maïs. Ces quantités représentent quasiment l’ensemble des besoins en céréales du pays ».
La récolte française
Et d’enchaîner « en 2023, la récolte française a engrangé 35,1 Mt de blé meunier, 1,27 Mt de blé dur et 12,1 Mt d’orge. Du côté qualité, le millésime 2023 de blé meunier est très intéressant, tant sur le plan technologique que sanitaire. La France, cinquième producteur mondial et quatrième exportateur de blé meunier, saura ainsi répondre aux demandes exigeantes de ses clients et partenaires internationaux. Elle prévoit d’exporter, en dehors de l’UE, prés de 9,5 Mt de blé meunier au cours de la campagne de commercialisation 2023-2024 ».
Le responsable français a fait savoir « qu’Intercéréales France œuvre aussi à mettre en place des partenariats techniques avec l’Office des Céréales tunisien pour développer des solutions aux questions d’intérêt commun telles que l’adaptation aux changements climatiques; même si les contextes sont différents de part et d’autre ».
De la nécessité de rassurer le consommateur tunisien
A une question de savoir si le consommateur tunisien pourrait être rassuré en consommant des céréales françaises, par rapport à leur teneur en résidus d’insecticides, il a indiqué que « la réglementation française en matière de respect des normes sanitaires est la plus stricte au monde. Un plan de transformation de la filière céréalière à travers l’adoption d’une démarche de protection intégrée des céréales en développant des solutions alternatives est aussi engagé, pour réduire la proportion de céréales présentant un résidu d’insecticides. L’équation, difficile à trouver, mais qu’on doit résoudre, serait de garantir au consommateur final la qualité sanitaire requise et une alimentation à prix abordable ».
Situation tendue
Ishem Benyoucef, du Syndicat français du commerce extérieur des grains, a de son coté fait état d’une « situation globalement tendue sur les marchés céréaliers internationaux bien que la production pour cette année dépasse légèrement la consommation ».
Et de préciser que « pour les blés, les stocks mondiaux continuent de baisser. Les ratios stocks-utilisation sont passés à 32,5 % contre 40 % en 2019/2020. Il s’agit de la 4ème année consécutive de baisse de stock (cumul de -39 Mt soit -13 %) ».
La récolte de blé tendre enregistre une baisse
« Pour le blé tendre, la récolte de 2023 est en baisse cumulée de 25 Mt pour la Russie, l’Australie, l’UE et le Canada, compensée en partie par une hausse cumulée de 24 Mt aux USA, Ukraine, Argentine, Inde et Moyen-Orient.
S’agissant du blé dur, les stocks mondiaux sont au plus bas à 3,3 Mt, soit 29 jours de stock. On note aussi une production d’orge en fort recul pour les principaux exportateurs (UE, canada, Australie, Ukraine) et une persistance des tensions sur le bilan mondial du riz ». Intercéréales est l’interprofession des céréales françaises créée à l’initiative des organisations professionnelles du secteur céréalier. Elle réunit tous les acteurs économiques de la filière.