Le parti au pouvoir en Allemagne, les sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Olaf Scholz, a préparé une initiative visant à restructurer l’économie. Et ce, afin de lutter contre la crise du coût de la vie et d’imposer la redistribution de l’argent à l’intérieur du pays. C’est ce que rapporte, lundi 6 novembre 2023, le journal RND. Tout en citant un projet de proposition de politique économique pour la conférence du parti en décembre.
Selon le rapport, le parti souhaite réformer la réglementation en imposant un « impôt de crise » temporaire aux plus hauts revenus du pays, en plus de ceux qu’ils paient déjà.
Dans le même temps, ils envisagent de réformer la réglementation relative aux droits de succession et de donation. Et ce, afin que les « super riches », les multimillionnaires et les milliardaires contribuent davantage que ceux aux revenus les plus faibles. Cette décision devrait permettre de réduire les impôts de 95 % de la population, tout en augmentant les recettes fiscales, que le parti propose d’investir dans l’éducation.
Le SPD propose également de créer un fonds d’Etat pour activer les capitaux privés et créer un volume d’investissement annuel de 100 milliards d’euros.
Le parti réclame en outre une réforme du frein à l’endettement
Ce mécanisme de limitation de la dette publique signifie que le pays ne peut pas contracter de dettes à hauteur de plus de 0,35 % de son PIB annuel; mais autorise des exceptions en cas de crise. Il a été suspendu pendant la pandémie de Covid-19, mais a ensuite été renforcé une fois l’épidémie maîtrisée. Le parti souhaite modifier le frein, car dans sa forme actuelle, il « ralentit le changement nécessaire ».
Selon le parti, la réforme du mécanisme permettra des investissements supplémentaires dans les infrastructures, la protection du climat, la numérisation et l’éducation.
Parmi les autres mesures proposées figurent une augmentation du salaire minimum, prévoyant une réduction du temps de travail sans perte de salaire, et une baisse des prix de l’énergie en introduisant « un prix de l’électricité industrielle ».
En fin de compte, grâce aux mesures proposées, le SPD veut garantir la création d’un million de nouveaux emplois en Allemagne d’ici 2030. Selon le rapport, le projet de proposition pourrait être inclus dans la campagne électorale du SPD en 2025.
« L’Allemagne est devenue trop compliquée, trop chère, trop lente dans de nombreux domaines », a déclaré le parti dans le document.
L’économie allemande s’affaiblit depuis des mois. Le pays a officiellement sombré dans une récession technique au premier trimestre de l’année, dans un contexte de forte inflation, de taux d’intérêt plus élevés et de défis dans son secteur manufacturier dus à la hausse des coûts de l’énergie. Alors que le trimestre suivant a connu une modeste expansion de 0,1 %, le PIB a perdu les gains en diminuant de 0,1 % au troisième trimestre de l’année. Le mois dernier, le PDG de la Deutsche Bank, Christian Sewing, a averti que l’économie risquait de redevenir « l’homme malade de l’Europe », comme ce fut le cas à la fin des années 1990; et ce, si Berlin n’adoptait pas de réformes structurelles.