La performance économique canadienne est restée stable en août et a probablement connu une légère contraction au troisième trimestre, selon le bureau des statistiques du pays. Ce ralentissement est attribué à la hausse des taux d’intérêt, à l’inflation, aux incendies de forêt et à la sécheresse à travers le pays.
Les données préliminaires indiquent que le PIB réel est également resté inchangé en septembre, pour le troisième mois consécutif.
Selon le rapport, les industries productrices de services ont augmenté de 0,1 % d’un mois sur l’autre. Tandis que les industries productrices de biens ont reculé de 0,2 %. Dans l’ensemble, seuls huit des vingt secteurs industriels se sont développés, selon les chiffres.
Le secteur manufacturier s’est contracté de 0,6 % en août, la fabrication de biens non durables et durables ayant contribué à la baisse pour un troisième mois consécutif.
Le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 1,2 % en août. « Cette troisième hausse mensuelle consécutive a porté l’activité au-dessus du niveau d’avril, avant que l’activité ne chute en mai en raison en partie de l’impact des incendies de forêt », écrit Statistique Canada dans son rapport.
« Le fait que l’économie soit déjà en récession ou non est moins important que le fait que les impacts décalés de la politique monétaire soient susceptibles de déprimer sensiblement l’activité économique à l’avenir », a déclaré Tiago Figueiredo, économiste chez Desjardins, à Reuters. « En conséquence, nous prévoyons que l’économie entrera plus clairement dans une récession en 2024. »
La Banque du Canada a décidé de maintenir son taux d’intérêt de référence à 5 % pour la deuxième fois consécutive lors de ses récentes réunions; après avoir augmenté les taux dix fois depuis le début de 2022. Le régulateur a cependant averti que d’autres augmentations étaient possibles, alors qu’il se débat pour régner sur une inflation galopante.
Plus de 400 000 fonctionnaires en grève au Québec face à l’inflation
Dans le même contexte de turbulences, quelque 420 000 employés du secteur public du Québec, au Canada, sont en grève depuis hier pour obtenir des augmentations de salaire face à l’inflation, dans le cadre d’une mobilisation qui doit s’étendre sur plusieurs journées de novembre.
Une coalition des principaux syndicats de la province francophone cherche à obtenir des augmentations de deux à trois points au-dessus de l’inflation, qui a récemment ralenti à 3,8 % en septembre sur un an, après un pic de 8,1 % en juin 2022.
Le gouvernement du Québec a proposé une augmentation de salaire de 10 % sur cinq ans et un versement unique de 1 000 dollars canadiens (environ 680 euros) pour chaque fonctionnaire.
Dans un communiqué, les syndicats ont qualifié cette offre d’ « insultante, offensante et méprisante », puisqu’elle ne répond pas, selon eux, à l’augmentation du coût de la vie et aurait pour effet d’ « appauvrir » les travailleurs.