Dans cette ambiance survoltée où l’émotion domine, j’ai mis de longues heures avant de trouver un titre à cet article ; article que j’essaie de rédiger depuis cette date fatidique du 7 octobre, date qui a vu tout un monde changer du fait d’une poignée de personnes que certains appellent «terroristes» d’autres «animaux» et d’autres «résistants» …
Le 7 octobre semble être une date marquante depuis la nuit des temps. Ainsi, une recherche sur Google m’a permis de sélectionner une série d’événements marquants :
– le 7 octobre 1337, c’était le début de la guerre des Cent Ans entre la France et l’Angleterre… j’espère que celle-ci ne dure pas aussi longtemps bien qu’elle ne soit qu’à sa 75ème année …
– le 7 octobre 1870, en pleine guerre avec Paris assiégée par les Prussiens, le ministre français de l’Intérieur arrive à quitter la capitale en ballon, une sorte de parapente en quelque sorte…
– le 7 octobre 2000, une énième résolution avait été votée au Conseil de sécurité qui «condamne les actes de violence, le recours excessif à la force contre les Palestiniens, et demande à Israël, de se conformer scrupuleusement à ses obligations juridiques», du coup on se demande à quoi sert ce truc là que De Gaulle avait appelé le «Grand Machin».
– le 7 octobre 2001, les Américains lancent la guerre contre le terrorisme en AFGANISTAN : on sait comment cela s’est terminé pour l’Oncle SAM.
Cette analyse documentaire «tristement amusante» se passe de commentaires et montre que le passé éclaire souvent l’avenir qui parfois peut être sombre d’autant plus qu’à l’époque les médias et les réseaux sociaux ne faisaient pas partie du paysage politique voire de la guerre elle -même. Les médias… j’ai la nette impression qu’ils ont atteint leurs limites, et depuis ce jour qui a en quelque sorte modifié le cours de l’histoire. Au fait, que s’est-il passé ce jour ?
Ce jour-là, et selon les points de vue, une poignée de colonisés dotés de moyens rudimentaires ont causé de sérieux dégâts humains et matériels dans le pays colonisateur et ce dans des proportions inhabituelles qui ont surpris toute la planète ; dégâts qui ont fait dire à un sionisant que «ce sont les plus importants depuis la Shoah». Et longtemps après et à l’unisson et d’une voix monocorde, tous les politiques et médias occidentaux entonnèrent le même refrain d’islamisme qui rimait avec «terrorisme» ; un terme galvaudé qu’on entend à longueur de journée sur toutes les chaînes occidentales accessibles par l’IPTV chez nous. Mais le vent semble tourner …
Avant de développer le contenu de ce papier, nous avons cherché à savoir si ces attaques étaient des actes de résistance ou du terrorisme, et sommes allés interroger l’Histoire :
– en 1942, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, dans leur lutte contre les résistants français, les responsables militaires demandaient à BERLIN les pleins pouvoirs pour mettre en œuvre les méthodes adaptées pour lutter contre le « terrorisme en France » ; terrorisme qui était à époque dirigé par un certain Charles De Gaulle ;
– Le Monde se posait déjà la question dans un article publié le 13 AVRIL 1968 «Terroristes ou résistants en Palestine ?» ;
– en 2007, la Revue européenne d’histoire faisait une analyse sur la guerre d’Algérie et avait conclu que si le FLN était un mouvement de résistance, l’OAS était une organisation terroriste… ;
– Gérard Rabinovich, dans un livre consacré à la confusion lexicale, rappelle que les termes « terrorisme » et « résistance » sont entrés dans la sémantique politique moderne sous la Révolution française : « résistance » à la tyrannie, « terrorisme » des années Robespierre. Deux modalités combattantes qui, dans leur fondement, sont antinomiques :
– enfin, ces derniers jours pour ne plus avoir associé le Hamas au terrorisme, l’AFP a vu ses bureaux à GAZA pilonnés par des bombes très démocratiques…
Ce qu’on peut retenir de cette analyse, c’est quand un indigène se bat contre son colonisateur qu’il est traité de terroriste et à la fin du combat il devient un résistant … De ce fait, faudra-t-il attendre la fin de cette guerre (interminable) pour en décider ?
Dans ce flou grammatical, si j’ose dire, les médias en profitent et s’en donnent à cœur joie et généralement à sens unique, et parmi les plus caricaturaux, je citerais le comportement curieux de META père du site qui ne mérite plus son nom de FACEBOOK mais plutôt est devenu un FAKEBOOK qui sanctionne tout post qui ferait allusion à la Palestine ou à la structure qui a initié cette guerre, et que je ne cite pas pour éviter que mon papier ne subisse le même sort …
Après ce préambule sur des événements que certains ne veulent faire démarrer qu’au 7 octobre alors qu’en principe elles prendraient leurs racines depuis un certain 14 mai 1948 – 3 années après la naissance de l’ONU, date fatidique où l’Occident, après trois guerres «mondiales» -1870, 1914, 1939 et 45 millions de morts – décide de faire créer un état pour regrouper les principales ethnies de religion judaïque – essentiellement azhkenazes- suite aux horreurs des camps de concentration et après plusieurs hésitations le choix s’est porté sur le Moyen-Orient riche en pétrole et faible en potentiel humain et la Palestine ou on délogea tout simplement les habitants pour y installer les nouveaux occupants sans autre forme de procès, et aujourd’hui dans les camps les réfugiés dans leur majorité ont autour du cou la clé et sur eux l acte de leur ancienne maison usurpée et ce dans des conditions si bien décrites par Claude LANZMANN dans un article publié en 2006 dans Le Monde Diplomatique.
Pourquoi a-t-on fait ça alors que de nombreux pays étaient prêts a accepter ces rescapés des camps, l’Argentine, l’Australie entres autres ? Là les versions diffèrent et parmi elles, la plus plausible qui a été reprise particulièrement par les catholiques extrémistes dont fait partie un ancien président américain, associerait ce regroupement à un phénomène strictement religieux puisque il est écrit que Jésus va revenir sur terre et ce jour là il faudra clouer au pilori tous ceux qui sont à l’origine de sa crucifixion… Alors commençons à les rassembler et attendre ce jour béni … Ce qui veut dire que cette création était dès le début sujet à caution … et de ce fait, l’OCCIDENT chrétien avait regroupé des rescapés sur un site ou étaient installés des pauvres colonisés, erreur que lui feront payer ces deux ethnies au risque de le voir disparaître.
Et depuis cette création, la paix ne s’est jamais installée dans la région:
– en 1948, la première guerre israélo-arabe,
– en 1956, la nationalisation du Canal de SUEZ et la guerre contre l’Egypte,
– en 1967, la guerre des 6 jours,
– en 1973, la guerre du Kippour,
– en 1982, opération «Paix en GALILEE»,
– en 1987, la première Intifadha,
– 2000-2005, la deuxième Intifadha,
– 2006 : guerre de 34 jours entre Hezbollah et Israël,
– 2007 : raids israéliens,
– 2008 : opération «Plomb durci» sur GAZA,
– 2012, opération militaire israélienne contre le Hamas,
– 2014, opération «bordure protectrice» lancée par Israël,
– 2018, tirs sur des manifestants palestiniens,
– 2021, conflit de 11 jours autour de la Mosquée de Jérusalem,
– 2022, Bombardement de GAZA,
– 2023, en janvier, 9 Palestiniens sont tués,
– en octobre, attaque du Hamas …
En 75 ans, 17 affrontements avec une nette accélération depuis 2010 : 7 sur 10 ans soit avec une fréquence quasi annuelle, et en 2023 deux événements dont le deuxième totalement inhabituel ou le colonisé a pour une fois pris la main entraînant un désarroi planétaire… Or ce qui est malheureux, c’est que pendant ces affrontements, les pays arabes de la région signaient des accords avec l’Etat hébreux au détriment de ce qui restait de ce peuple palestinien qui s’est retrouvé cloitré dans une situation d’errance au sein d’«une prison à ciel ouvert» équipée de checks points vexatoires que Claude LANZMAN a si bien décrit dans l’article précité.
Et depuis presque un mois et dans un cadre nettement différent que les affrontements précédents et il semble que cette fois les choses auraient changé sous tous les aspects :
– du point de vue militaire, la mobilisation américaine se passe de commentaires et les moyens utilisés par l’armée israélienne dépassent l entendement et ce contre une poignée de «terroristes» qui, avec des moyens rudimentaires – parapentes, ULM et tunnels – ont fait plus de mal au pays que tous les affrontements précédents ;
– du point de vue politique, et selon les pays et les systèmes, on ne peut que constater :
– que le président américain semble diriger la bataille par Netanyahou interposé et on reste ébahi aussi bien quand un ministre important de l’administration américaine dit «je ne suis pas la en tant que ministre je suis la je le suis en tant que juif» que lorsqu’on voit les manifs anti Israël a Harvard….
– que l’Europe a perdu pied et voit les vieux démons renaître alors que dans la patrie de la Déclaration de droits de l’Homme il y a une valse hésitation équilibriste vu qu’elle a une importante colonie sensible à la cause palestinienne ;
– que la Russie en profite vu que les occidentaux ont dégarni le front ukrainien pour renflouer Tsahal qui elle n’a plus sa splendeur d’antan ;
– que la Chine dans un silence assourdissant attend son heure et que, après que tout cela ne se termine, ira reconstruire tout ce qui a été détruit à coup de bombes et tient toujours en réserve cette épée de Damoclès qu’est une attaque de Taïwan. Du coup, l’Occident ne saura plus où donner de la tête …
– que … et je laisse ça pour la fin, le comportement du monde arabe. Et là, je ne vais pas réécrire l’histoire et je ne fais que citer Ibn Khaldoun qui a écrit ce qui suit il y a plusieurs siècles : «Ces peuples parviennent à soumettre les autres, tels sont les Arabes. Ajoutons que les Arabes négligent tous les soins du gouvernement ; ils ne cherchent pas à empêcher les crimes ; ils ne veillent pas à la sûreté publique ; Voyez tous les pays que les Arabes ont conquis depuis les siècles les plus reculés : la civilisation en a disparu, ainsi que la population ; etc.
– du point de vue médiatique, la guerre fait rage : d’un côté, Tsahal contrôle l’image, de l’autre côté, un autre type d’image qui passe généralement par JAZIRA, et les médias voient les choses chacun sous un angle, et aucun média n’a le courage d’une certaine objectivité et les experts et commentateurs sur les chaînes de télés rivalisent d’incohérence, seuls sont à déplorer les journalistes et familles de journalistes victimes collatérales de ce conflit ;
– enfin du point de vue religieux, les amalgames sont légions entre juifs et sionistes, entre musulmans et islamistes, entre extrême droite et catholicisme. Et enfin, le pire c’est ce parallèle honteux entre la Shoah et le 7 octobre …
Comment terminer cet article ? Je citerai un homme respecté et respectable, LUC FERRY, qui a dit que ce qui se passe depuis ce jour fatidique «ébranle les fondements de la civilisation occidentale et peut en signifier la fin» et par conséquent quelle que soit la manière avec laquelle se terminera cette guerre, rien ne sera plus comme avant, d’autant plus que le pétrole risque de perdre pied devant le lithium.
IBTISSEM