Les experts estiment qu’après que le dollar a réalisé une performance remarquablement positive sur les marchés, son potentiel de hausse est désormais limité, car il est possible que la Banque centrale américaine (Fed) ait atteint la fin du cycle de hausse des taux d’intérêt après qu’il est devenu clair qu’ils ne s’attendent plus à aucun soutien de la politique monétaire, du moins.
Dans ce contexte, le réseau d’information allemand « ARD » a cité Ante Braivke, expert en change de la Commerzbank, une importante banque universelle allemande, qui a déclaré lundi soir que les raisons de la hausse du taux de change de l’euro sont actuellement principalement dues à la faiblesse du dollar.
L’expert décidera probablement si l’euro pourra continuer à s’apprécier par rapport au dollar en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire au Moyen-Orient, et si la guerre israélienne contre Gaza va s’intensifier dans les semaines à venir, dans la crainte que la tendance va s’étendre à d’autres pays de la région, puis la demande va augmenter. Une fois de plus, il existe des « valeurs refuges », le dollar américain en tête, qui en profitera en premier et reviendra soudainement à la hausse, selon l’expert.
Techniquement, il y a beaucoup à dire à l’heure actuelle sur le déclin de la monnaie américaine, après que l’indice du dollar a rompu sa tendance à la hausse, notant que l’indice calcule la valeur du dollar par rapport à un panier de 6 principales devises du monde.
Tout cela profitera davantage à l’euro, selon l’expert, qui voit désormais une opportunité pour le dollar de réaliser de nouvelles hausses après une baisse au début du mois d’octobre dernier.
Selon lui, cela profitera aux citoyens de la zone euro qui souhaitent voyager à l’étranger, ainsi qu’aux entreprises qui s’approvisionnent en biens et matières premières en provenance de pays autres que la zone euro.
Ainsi, les risques liés à une nouvelle appréciation de la monnaie européenne n’ont jamais disparu, d’autant plus qu’il y a eu des signes quelque peu prudents du point de vue économique, notamment en Allemagne, qui possède la plus grande économie d’Europe, dans un contexte d’anticipation d’une contraction de son économie au cours des années à venir, après que le produit intérieur brut ait diminué au troisième trimestre, et l’on craint de tomber dans les griffes de la récession.
L’économiste Daniel Hartmann avait déclaré dans une précédente déclaration au réseau allemand que la guerre à Gaza constitue un défi majeur pour les marchés financiers et qu’à long terme, elle prendra une direction différente.
Cette guerre constitue un autre exemple de la perte croissante d’influence des États-Unis, et cela a également des conséquences sur le dollar, sa monnaie, la première réserve au monde, et il a mentionné dans son discours que des pays comme la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil tentent de plus en plus de se séparer de la monnaie américaine.