Des scientifiques de l’UE ont déclaré, mercredi 8 novembre, que 2023 serait l’année la plus chaude enregistrée au cours des 125 000 dernières années. Après que les données du mois dernier ont montré qu’octobre avait battu les précédents records de température.
« Le record (d’octobre) a été battu de 0,4 degré Celsius, ce qui représente une marge énorme ». Ainsi déclare Samantha Burgess, directrice du service Copernicus sur le changement climatique (C3S) de l’UE. Tout en ajoutant que les données de température inhabituelles étaient « très extrêmes ».
En effet, la température moyenne de l’air en surface en octobre était de 1,7 degré Celsius plus élevée que celle typique de la période dite préindustrielle entre 1850 et 1900. A savoir celle avant que les humains ne commencent à brûler de grandes quantités de combustibles fossiles, indique le C3S. Selon les scientifiques, l’augmentation des températures mondiales cette année est liée aux émissions d’origine humaine, ainsi qu’au système météorologique naturel El Niño, qui réchauffe les eaux de surface de l’océan Pacifique oriental.
CS3 a déclaré dans un communiqué que 2023 est « pratiquement certain » de battre le précédent record établi en 2016, qui était également une année El Niño.
La seule autre période enregistrée au cours de laquelle les températures mondiales de l’air à la surface ont dépassé les attentes d’une telle marge a été septembre 2023. Les chercheurs ont indiqué que les températures extrêmes devraient persister en 2024.
« Lorsque nous combinons nos données avec celles du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), nous pouvons dire que c’est l’année la plus chaude des 125 000 dernières années », a déclaré Burgess. En relevant qu’elle était « vraiment, vraiment surprise » par les résultats.
Les inondations et les incendies de forêt dévastateurs pourraient devenir une « nouvelle normalité »
La hausse des températures mondiales correspond directement à une augmentation de la souffrance humaine, selon le Dr Friederike Otto de l’Imperial College de Londres.
« Au cours de cette année, des vagues de chaleur et des sécheresses extrêmes, aggravées par ces températures extrêmes, ont causé des milliers de morts, des personnes ont perdu leurs moyens de subsistance, ont été déplacées, etc. », a-t-il déclaré mercredi à la BBC. « Ce sont les records qui comptent. »
Les scientifiques ont imputé le changement climatique d’origine humaine à une série de catastrophes qui se sont produites tout au long de 2023, notamment des inondations qui ont tué des milliers de personnes en Libye, des vagues de chaleur en Amérique du Sud et la pire saison d’incendies de forêt jamais connue au Canada. Ce qui, avertit Piers Foster, climatologue au Royaume-Uni à l’Université de Leeds, pourrait devenir monnaie courante.
« Nous ne devons pas laisser les inondations dévastatrices, les incendies de forêt, les tempêtes et les vagues de chaleur observés cette année devenir une nouvelle norme », a-t- il déclaré via Reuters. Tout en expliquant qu’en « réduisant rapidement les émissions de gaz à effet de serre, le taux de réchauffement peut être réduit de moitié. »
Le sujet devrait dominer le sommet de la COP28 de l’ONU sur le changement climatique, qui doit débuter à Dubaï le 30 novembre.