Les experts sont formels : la technologie est à même d’offrir un saut qualitatif à l’Afrique en termes de développement économique, d’innovation technologique et d’amélioration de la connectivité. Mais il faut investir encore et encore, notamment dans la 5G.
Le Forum sur la bande passante mobile de Huawei, événement majeur pour les acteurs de la technologie mobile, s’est déroulé en octobre 2023 en Chine. Précédant ce grand rendez-vous, le géant des infrastructures a organisé le “Sommet africain de la bande passante mobile 2023“. C’est ce que rapporte le site servicesmobile.fr.
Considéré comme une “plateforme d’échange“ pour les acteurs du secteur mobile, ledit sommet a permis de faire un point sur l’impact du haut débit mobile sur les opérateurs et les utilisateurs finaux sur le continent africain.
On estime que la connectivité mobile en Afrique subsaharienne continue de progresser, et qu’au cours des cinq prochaines années, l’adoption de la 4G dans la région va plus que doubler pour atteindre 45 %. « En 2030, la 5G devrait contribuer pour 11 milliards de dollars à l’économie de l’Afrique subsaharienne, représentant plus de 6 % de l’impact économique global du mobile ».
Ainsi, en 2023, le continent africain compte environ 489 millions d’abonnés mobiles uniques. Soit un taux de pénétration de 43 %. L’Afrique compte également 287 millions d’internautes mobiles en 2023. Ce qui correspond à un taux de pénétration de 25 %.
« L’Afrique étant un marché où le mobile prime, les réseaux mobiles sont le principal moyen par lequel la grande majorité des Africains se connectent aux ressources numériques. Cela signifie que le secteur mobile a un potentiel énorme pour impacter les sociétés, les entreprises et les utilisateurs finaux en Afrique », écrit notre source. Toutefois, il est indispensable de surmonter deux obstacles majeurs, à savoir : l’accessibilité financière des appareils à haut débit mobile et un important usage gap (la part des personnes qui sont couvertes par les réseaux mobiles à haut débit, mais qui n’y accèdent pas).
Il est donc nécessaire de trouver des solutions spécifiques au marché. Dans cette optique, les technologies 4G et 5G, prometteuses en termes de valeur ajoutée par rapport aux réseaux 2G et 3G qui dominent le continent, sont certainement des solutions à explorer.
Impératif combler le fossé de la couverture et de l’utilisation
Les experts estiment que si l’usage gap est un grand défi en Afrique, cela ne signifie pas qu’il faut ignorer le coverage gap (la part de la population non encore couverte par les réseaux mobiles à haut débit). En effet, dans le monde, 5 % de la population n’est pas couverte par les réseaux mobiles; un taux qui monte à plus de 13 % en Afrique. Par conséquent, « … relier ces personnes au haut débit mobile est essentiel pour les intégrer dans les économies et les sociétés numériques ».
Ce n’est certes pas facile, mais le groupe MTN souligne que de « nouvelles technologies et des solutions de localisation peuvent rendre cela possible ».
D’ailleurs, en partenariat avec Huawei, l’opérateur télécoms aurait déployé 200 sites RuralStar, couvrant deux millions de personnes. Avec un retour sur investissement de deux ans, contre huit à dix ans pour les sites traditionnels. Autrement dit, en intégrant une alimentation durable pour atteindre les objectifs de neutralité carbone et garantir une alimentation électrique stable, l’écart de couverture en milieu rural peut être résolu.
« Dans l’ensemble, les investissements massifs de Huawei en Afrique s’inscrivent dans sa stratégie de croissance mondiale et sa volonté de contribuer au développement technologique et économique de la région. Tout en tirant parti des opportunités de marché considérables qu’elle offre ».
Pour ce faire, l’entreprise adapte ses produits et services pour tenir compte des réalités locales. Et notamment en proposant des solutions de connectivité rurale, des technologies d’énergie solaire pour les zones éloignées et des innovations axées sur la durabilité.
Quid du potentiel de la 4G et de la 5G?
Les données de Global System for Mobile Communications (GSMA) assurent qu’il reste beaucoup de potentiel dans la 4G, en particulier pour les opérateurs et les consommateurs en Afrique. Les opérateurs présents au Sommet ont confirmé cette tendance, « saluant la maturité de l’écosystème des appareils et des infrastructures de réseau LTE comme un facteur clé du succès de cette technologie dans la région ».
Ceci dit, tout le monde semble d’accord pour souligner que la 5G est l’avenir vers lequel les opérateurs doivent se diriger. Comme dans d’autres marchés, cela est dû aux gains d’efficacité qu’elle peut apporter en termes de livraison de données et aux nouveaux cas d’utilisation qu’elle peut permettre.