Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a déclaré que la Fed continuerait à agir avec prudence; mais n’hésiterait pas à resserrer davantage sa politique monétaire si nécessaire.
« S’il devient approprié de resserrer davantage la politique monétaire, nous n’hésiterons pas à le faire », a déclaré M. Powell dans son discours d’ouverture. Il s’exprimait de la sorte lors d’une table ronde d’une conférence du FMI à Washington, jeudi 9 novembre 2023. « Nous continuerons à agir avec prudence, en nous permettant de faire face à la fois au risque d’être induit en erreur par quelques bons mois de données et au risque d’un resserrement excessif », a-t-il ajouté.
En outre, M. Powell a déclaré que les décideurs politiques s’engageaient à garantir que les taux d’intérêt soient suffisamment élevés pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 %. Mais « nous ne sommes pas sûrs d’avoir atteint cet objectif ».
A cet égard, notons que le dollar et les rendements du Trésor américain à 10 ans ont encore augmenté après la publication des remarques de Jerome Powell. Tandis que le S&P 500 a prolongé ses pertes.
Par ailleurs, les banquiers centraux américains tentent d’évaluer s’ils devraient relever un peu plus les taux d’intérêt de référence. De même qu’ils débattent de la durée pendant laquelle ils devraient maintenir les taux élevés. Le Comité fédéral de l’Open Market (FOMC), qui a défini sa politique la semaine dernière, a maintenu les taux d’intérêt dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 %, le niveau le plus élevé depuis 22 ans.
L’inflation a ralenti mais reste supérieure à l’objectif de 3,4 % de la Fed pour l’année se terminant en septembre. Les responsables de la Fed doivent se réunir à nouveau les 12 et 13 décembre, et les traders parient qu’ils sont déjà au sommet de leur cycle de hausse des taux et qu’ils commenceront à réduire les taux en 2024.
Révision du cadre politique à partir de 2024
Ainsi, dans son discours, le chef de la Fed a déclaré qu’il n’était pas clair dans quelle mesure des progrès supplémentaires en matière d’inflation pourraient être réalisés à l’avenir grâce à des améliorations du côté de l’offre.
« A l’avenir, une plus grande part des progrès dans la réduction de l’inflation devra peut-être provenir d’une politique monétaire stricte qui freine la croissance de la demande globale », a encore déclaré M. Powell.
Il a également laissé entendre que la banque centrale entreprendrait une nouvelle révision de son cadre politique à partir de 2024, après une refonte majeure en 2020.
« L’une des questions que nous examinerons est de savoir dans quelle mesure les caractéristiques structurelles de l’économie qui ont conduit à des taux d’intérêt bas avant la pandémie persisteront », a enfin souligné M. Powell. « Au fil du temps, nous continuerons à tirer les leçons de l’expérience de ces dernières années et des implications que cela pourrait avoir pour la politique monétaire », concluait-il.