Le gouvernorat de La Manouba s’étend sur une superficie de 1.137 km2 et appartient, selon le nouveau découpage territorial, au deuxième district, la région est habitée par un total de 426 525 habitants, d’après les données de l’Institut national de la statistique (INS) pour l’année 2023.
Pôle agricole, universitaire, industriel et technologique, le gouvernorat de La Manouba (8 délégations et 47 imadas) n’a pas encore été en mesure de franchir le palier lui permettant d’accéder au statut d’unité intégrée dans son environnement régional, national et mondial, d’après le rapport du plan de développement 2023-2025.
Ce diagnostic s’explique par une grande disparité et un déséquilibre flagrant entre les différentes délégations du gouvernorat, la plupart d’entre elles se classant au bas de l’échelle au niveau des indicateurs de développement régional, ce à quoi s’ajoutent le manque d’organisation et d’aménagement du territoire et une situation immobilière faisant obstruction au développement.
Selon les données du commissariat de développement dans son rapport publié en 2022, le taux de chômage dans le gouvernorat de La Manouba s’élève à plus de 17%, et à 21% parmi les diplômés du supérieur, tandis que le taux de pauvreté dans la région a atteint 12,1%.
La région souffre également d’un manque d’attractivité d’investissement, notamment dans le secteur industriel, du fait de l’absence d’infrastructures de base et de l’incapacité à achever l’aménagement des zones industrielles programmées à Tébourba, Sidi Achour à Borj El Amri, Mornaguia, El Jedaïda et Douar Hicher.
D’autre part, le gouvernorat est considéré comme étant un pôle agricole par excellence, en témoignent les superficies exploitées qui s’étendent sur 100 mille hectares, soit 87% de la superficie du gouvernorat et 42% des superficies agricoles des gouvernorats du Grand-Tunis.
L’agriculture dans la région se heurte également aux difficultés de non-règlement de la situation foncière qui freine l’investissement agricole, d’une infrastructure agricole vétuste, de la non-exploitation des ressources naturelles, de la pollution des cours d’eau et de la rareté de l’eau d’irrigation.
Certains spécialistes estiment que le développement du secteur agricole dans la région requiert l’exploitation de tous les affluents du sol ainsi que la totalité des capacités géographiques et climatiques, outre la modernisation des périmètres irrigués dans le bassin inférieur de l’oued Medjerda-Tébourba sur une superficie de 4 400 hectares.
Par ailleurs, le secteur de l’artisanat se présente comme l’un des éléments susceptibles d’enrichir le produit touristique dans le gouvernorat de La Manouba, qui compte des villages artisanaux concentrés uniquement dans quelques délégations, à Denden, El Nassim, El Chabab à Douar Hicher et Tébourba.
Sur fond de disparité marquant les services de santé entre imadas et délégations, le gouvernorat de La Manouba compte 40 centres de santé de base, soit un centre pour 8 400 habitants, un médecin pour 1 987 habitants, un pharmacien pour 47 987 habitants, un dentiste pour 30 537 habitants et un agent paramédical pour 390 habitants.
En revanche, une promotion des infrastructures sanitaires dans la région est tant attendue, à travers la programmation de la réalisation d’un l’hôpital pédiatrique et 8 autres projets sanitaires pour un coût de 1,342 million de dinars.
Sur un autre plan, et alors que la région connaît un développement urbain constant, son parc de transports continue de se détériorer et de ne plus répondre aux exigences des usagers de la région, laquelle abrite un pôle universitaire fréquenté par plus de 17 000 étudiants.
Avec TAP