Moody’s cite les déficits et la polarisation politique des Etats-Unis comme principales raisons de cette décision.
L’agence internationale de notation de crédit, Moody’s, a modifié, samedi 11 novembre 2023, sa perspective sur les Etats-Unis de « stable » à « négative ». En citant les déficits budgétaires massifs et une baisse notable de l’accessibilité de la dette comme principales raisons de cette décision.
Ainsi, cette dégradation fait suite à une annonce similaire de l’agence de notation Fitch. Celle-ci avait en effet fait part de ses inquiétudes quant à l’état des finances américaines et au fardeau de la dette nationale en abaissant la note du pays plus tôt cette année.
Toutefois, dans ses dernières perspectives, Moody’s a confirmé les notations d’émetteur à long terme et de premier rang non garanties des Etats-Unis à AAA.
« La polarisation politique persistante au sein du Congrès américain augmente le risque que les gouvernements successifs ne parviennent pas à parvenir à un consensus sur un plan budgétaire visant à ralentir le déclin de l’accessibilité de la dette ». C’est aussi ce que déclare l’agence dans un communiqué.
D’ailleurs, estiment les analystes de Moody’s, dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés et sans mesures de politique budgétaire efficaces pour réduire les dépenses publiques ou augmenter les recettes, les déficits budgétaires américains resteront importants. Ce qui affaiblira considérablement l’abordabilité de la dette.
En outre notons que Fitch avait maintenu la note de crédit des Etats-Unis la plus élevée depuis 1994. Tandis que S&P, une autre grande agence de notation de crédit, abaissait la note du pays de AAA à AA+ en 2011, dans un contexte de crise du plafond d’endettement. Parmi les trois principales sociétés de crédit, Moody’s reste donc la seule à bénéficier d’une excellente notation pour les Etats-Unis.
En septembre, la dette nationale américaine a atteint un niveau record de 33 000 milliards de dollars. Le précédent record de 32 000 milliards de dollars avait été établi en juin. Et ce, lorsque Washington avait évité un défaut technique en adoptant une loi abolissant temporairement le plafond de la dette nationale jusqu’en 2025.
De plus, « les taux d’intérêt ont augmenté de manière significative et structurelle », soulignait William Foster, responsable du crédit chez Moody’s, dans une interview à Bloomberg.
« C’est le nouvel environnement pour les tarifs. Nous pensons que ces taux plus élevés et ces déficits avoisinant 6 % du PIB au cours des prochaines années, voire plus, signifient que l’accessibilité de la dette continuera de faire pression sur les Etats-Unis », a-t-il ajouté.