Pour comprendre les enjeux géopolitiques, il est essentiel d’adopter une perspective globale, tout en prenant des mesures locales du Moyen-Orient. Le Dr. Rafaa Tabib, géopolitologue et professeur-conférencier à l’Ecole Supérieure de Guerre de Tunis, met en lumière, via sa page officielle, les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient, en considérant Gaza comme un grand échiquier.
Selon lui, après la défaite en Ukraine et le maintien par la Russie de la mer d’Azov, liée à la mer Caspienne, garantissant un accès maritime à l’Asie centrale, les puissances coloniales se sont tournées vers la côte méditerranéenne du Moyen-Orient.
L’objectif était de contrer le projet chinois de la Route de la soie, en incitant l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis à s’engager dans un projet alternatif nommé la « Route de l’Inde – Moyen-Orient – Europe », partiellement financé par Washington et traversant des territoires occupés.
Cependant, ce projet fait face à trois obstacles stratégiques qui le condamnent et menacent de faire effondrer plusieurs Etats.
Tout d’abord, il s’agit de la liaison entre l’Inde et les Emirats via le détroit d’Hormuz. Il est contrôlé par la marine iranienne, alliée de la Chine qui est opposée à toute intégration régionale avec l’occupation.
Ensuite, on retrouve le creusement du canal « Ben Gurion » à travers le désert du Néguev occupé, crucial mais entravé par les capacités limitées du canal de Suez; mais aussi La topographie rocheuse en Palestine et les difficultés de navigation dans le golfe d’Aqaba.
Enfin, le Dr. Rafaa Tabib met en avant la ténacité de Gaza, la renaissance de l’esprit de libération au sein de la cause palestinienne, l’inefficacité des déplacements forcés et la manifeste vulnérabilité militaire de l’Arabie saoudite, ainsi que sa défaite humiliante au Yémen. Ces éléments font du projet une simple carte de négociation, témoignant de l’émergence croissante de l’Inde et de la Chine sur la scène mondiale
En conclusion, il affirme que l’échec du projet sera déterminant pour exclure le Golfe de toutes les équations géopolitiques mondiales. Confirmant et approfondissant donc la perte de son rôle stratégique pétrolier à partir de 2035. Quant à l’entité occupante, son avenir serait lié à l’ampleur de l’essor du mouvement de libération en Palestine.