Tout porte à croire que les Etats-Unis ont vraisemblablement perdu leur soft power mondial en raison de leurs actions en Afghanistan, en Irak et en Syrie. C’est ce que soulève Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique, via sa page Fb. Il en va de même du rôle déstabilisateur dans le monde arabe en soutenant des groupes islamistes. Plus précisément, cela a terni leur image, les présentant comme une force de déstabilisation.
Après la retraite d’Afghanistan et la défaite prévisible en Ukraine, les Etats-Unis de Biden risquent d’être accusés devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l’humanité en raison de leur soutien à Israël dans son conflit avec Gaza. De ce fait, Elyes Kasri souligne à cet effet : « Cette contradiction a fait des Etats Unis et de leur allié israélien en même temps l’ennemi de façade des groupes armés islamistes les plus sanguinaires en Syrie et l’ennemi implacable du régime syrien qui a pourtant toujours été l’ennemi de ces groupes terroristes islamistes. »
Les sondages montrent déjà une érosion de la popularité du président Biden
Toutefois, la volte-face récente du secrétaire d’Etat Blinken, exhortant Israël à limiter les pertes civiles à Gaza, est une reconnaissance implicite des exactions israéliennes. Cela intervient alors que le Parti démocrate, confronté à des élections en 2024, est secoué par des remous internes en raison du nombre croissant de victimes civiles. Les sondages montrent déjà une érosion de la popularité du président Biden et des candidats démocrates.
Un effet corrosif sur les candidats démocrates dans de nombreux Etats américains
Et de poursuivre : « Les récents sondages annoncent déjà une érosion très sensible de la popularité du candidat présidentiel Biden et un effet corrosif sur les candidats démocrates dans de nombreux Etats américains. Clairement, la politique du gouvernement israélien d’extrême droite prend l’allure d’un fardeau de plus en plus lourd pour son principal soutien international et commence à préfigurer des pressions de plus en plus fortes sur Israël pour qu’il renonce à son projet de dépeuplement de Gaza et par la suite de la Cisjordanie dans une réédition des massacres de 1948 et de la politique d’épuration ethnique suivie par l’armée nazie avant et durant la deuxième guerre mondiale. Et en particulier la répression sanglante en 1943 par des unités SS de la mutinerie du ghetto juif de Varsovie qui, avec du recul, ressemble à une kermesse en comparaison avec le génocide inégalable dans l’histoire moderne commis à Gaza au vu et au su du monde entier, dans un silence complice et coupable de la plupart des gouvernements arabes; malgré quelques gesticulations creuses et hypocrites, notamment récemment à Riyad en Arabie Saoudite à l’occasion du sommet extraordinaire de l’Organisation de Coopération Islamique et de la Ligue des Etats Arabes. »
Cependant, le manque de sanctions significatives de la part de la Ligue des Etats Arabes et l’abstention de la Tunisie suscitent des interrogations sur le positionnement diplomatique de la région.
Il conclut : « L’abstention de la Tunisie sur la plupart des points (28 sur 31) de la résolution adoptée par le sommet extraordinaire de Riyad, y compris l’article 28 réitérant le consensus arabo-musulman sur le statut de l’OLP en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien, suscite de plus en plus d’interrogations au sujet du positionnement diplomatique de la Tunisie dans son environnement arabo-musulman. »