Alors que l’économie mondiale ne cesse de traverser les crises, les principales banques mondiales se montrent plutôt optimistes. Dans une note récente, Goldman Sachs prévoit que l’économie mondiale dépassera les attentes en 2024. Et ce, grâce à une forte croissance des revenus et à la confiance dans le fait que le pic des hausses de taux est déjà passé.
La banque d’investissement prévoit que l’économie mondiale progressera de 2,6 % l’année prochaine. Ce qui est supérieur aux estimations de 2,1 %. Les Etats-Unis devraient, à nouveau, devancer les autres marchés développés, avec une croissance estimée à 2,1 % selon Goldman Sachs.
Inflation en baisse
En effet, Goldman estime également que l’essentiel de l’effet des politiques de resserrement monétaire et budgétaire est terminé.
Pour freiner la hausse de l’inflation, la Réserve fédérale américaine a entamé sa campagne agressive de relèvement des taux en mars 2022. Alors que l’inflation atteignait ses niveaux les plus élevés en 40 ans. Jeudi dernier, Jérôme Powell, le président de la Fed, a déclaré qu’il n’était pas sûr que le régulateur ait fait assez pour lutter contre la hausse des prix et a suggéré que d’autres hausses de taux pourraient être nécessaires.
Cependant, Goldman déclare que les décideurs des principales banques centrales ne réduiront probablement pas les taux d’intérêt avant le second semestre 2024. Et ce, à moins que la croissance économique ne soit plus faible qu’estimée. La banque note aussi que l’inflation devrait continuer à diminuer, avec une inflation sous-jacente dans la fourchette moyenne de 2-2,5 %.
Reprise de l’activité industrielle mondiale
La banque d’investissement s’attend également à ce que l’activité manufacturière mondiale se rétablisse après sa récente chute. Les vents contraires devraient se dissiper dès l’année en cours. Elle souligne également que l’activité industrielle mondiale a été ralentie par un rebond plus faible que prévu de l’industrie manufacturière chinoise, par la crise de l’énergie en Europe; ainsi que par un cycle de stocks qui a dû corriger la sur-constitution de l’année dernière.
En outre, les économistes de Goldman estiment que l’activité manufacturière devrait se redresser quelque peu en 2024 par rapport au rythme modéré de 2023. En particulier lorsque les habitudes de dépenses se normalisent, que la production européenne à forte intensité de gaz atteint un creux et que les ratios stocks/PIB se stabilisent.
Pas de récession en vue
Par ailleurs, l’augmentation des revenus réels a également contribué aux perspectives de croissance positives de Goldman. Même si la progression du revenu réel aux Etats-Unis devrait ralentir par rapport à son rythme élevé de 4 % en 2023, elle est toujours censée soutenir la consommation et une croissance du PIB d’au moins 2 %.
Ainsi, la probabilité de récession est limitée à 15 % aux Etats-Unis. Et ce, en raison du ralentissement de l’inflation et de la résistance du marché de l’emploi. Même si les hausses de taux et la politique budgétaire continueront à peser sur la croissance des économies développées, Goldman est convaincue que le pire est déjà passé. La Zone euro devrait connaître une accélération significative de la croissance des revenus réels, jusqu’à environ 2 % d’ici la fin de l’année 2024. A condition que le choc gazier consécutif à l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’estompe.
C’est une bonne nouvelle pour la Tunisie, dont la demande extérieure est un facteur déterminant pour ses équilibres macroéconomiques. La reprise de la consommation est synonyme de carnets de commandes plus intéressants pour nos exportateurs et donc de recettes en devises conséquentes.