Des députés de la commission de l’éducation, de la formation professionnelle, de la recherche scientifique, de la jeunesse et des sports, au Parlement, ont critiqué, mardi, la baisse du rendement du système éducatif, et ce, lors d’une séance d’audition du ministre de l’Education, Mohamed Ali Boughdiri, sur le budget du département pour l’année 2024.
Les députés ont relevé la baisse du niveau des élèves notamment dans les sciences et les langues, dénonçant l’absence d’examens nationaux obligatoires à la fin de chaque cycle.
Ils ont également déploré l’existence d’inégalités entre les régions dans l’accès aux moyens technologiques et numériques, outre le manque d’activités culturelles et sportives en milieu scolaire et de cellules d’écoute et d’accompagnement pour les élèves en général et pour les personnes porteuses de handicap ou ayant des difficultés en particulier.
Ils ont également évoqué le problème des cours particuliers et le manque d’espaces dédiés aux élèves en dehors des heures de cours.
Dans ce contexte, les députés ont souligné la nécessité d’améliorer le rendement du secteur éducatif notamment à travers le développement des compétences des élèves et la généralisation des activités culturelles et sportives en milieu scolaire, outre la sécurisation des établissements éducatifs et la lutte contre tous les comportements à risques et toutes les formes de violence.
Ils ont aussi appelé à la révision de la stratégie du ministère en matière de décrochage scolaire et à évaluer l’expérience de l’école de la 2e chance, outre l’adoption d’un plan national de lutte contre les dangers cybernétiques.
Par ailleurs, les députés ont recommandé l’évaluation de l’expérience des collèges et lycées pilotes qui ont creusé, selon eux, les disparités sociales et scientifiques.
S’agissant du budget du département, les députés ont souligné l’importance de rechercher des alternatifs de financement dans le cadre du partenariat public-privé.
En outre, la commission a proposé l’organisation de journées régionales ouvertes qui seront couronnées par des journées nationales afin d’élargir le débat sur la consultation nationale sur la réforme du système éducatif, appelant à l’associer dans la formulation des recommandations finales.
En réponse aux questions des députés, le ministre de l’Education a insisté sur la nécessité de trouver, ensemble, des solutions efficaces visant à améliorer le rendement du secteur, et ce, dans le cadre d’un projet national commun et d’une vision stratégique visant à répondre à toutes les problématiques, essentiellement celles liées à l’infrastructure et aux ressources humaines.
Boughdiri a expliqué que le département travaille sur l’échec et le décrochage scolaires à travers la mise en place d’une plateforme de suivi des élèves menacés d’abandon et œuvre à continuer l’application du programme de l’école de la deuxième chance.
Il a également souligné la création de bureaux d’écoute et de conseil dans les établissements éducatifs, en plus du renforcement du plan de lutte contre tous les comportements à risques.
Selon le ministre, le département se penche actuellement sur la révision du système d’orientation et d’information scolaires à travers la création de nouvelles spécialités dans l’enseignement technique qui répondent aux besoins du marché de l’emploi et l’ouverture de passerelles entre les systèmes de formation professionnelle et de l’éducation, outre la signature de conventions de partenariat visant à appuyer les diplômés de l’enseignement technique dans le lancement de nouveaux projets.
Boughdiri a aussi indiqué que le département a renforcé le transport scolaire en milieu rural et étendu le réseau des cantines scolaires dans les écoles primaires des zones rurales.
Concernant la consultation nationale sur la réforme du système éducatif, le ministre a signalé l’existence de plusieurs défis comme la langue à adopter dans l’enseignement des matières scientifiques, soulignant la nécessité d’impliquer tous les intervenants dans cette réforme.
Dans son intervention précédant le débat, le ministre de l’Education a souligné l’importance du secteur éducatif, faisant remarquer qu’il existe 2 356 036 élèves, tous niveaux confondus, qui fréquentent 6 139 établissements scolaires à travers le pays. 626 202 agents travaillent dans ce secteur, soit 30,8% du total des fonctionnaires de l’État, en plus de près de 21 000 agents contractuels.
De son côté, le secrétaire général du ministère a indiqué que les priorités et les axes stratégiques du département ont été fixés, signalant que le budget du ministère pour l’année 2024 a évolué de 4,87%, ce qui représente 15,1% du budget total de l’État.
Avec TAP