Fitch Ratings a abaissé les notes de crédit de quatre banques égyptiennes, dont la plus grande banque privée du pays. Et ce, en invoquant des risques accrus pour le financement extérieur, la stabilité macroéconomique et la situation déjà élevée de la dette publique.
Fitch a abaissé, le 14 novembre 2023, les notes de la Banque nationale d’Egypte, de la Banque Misr et de la Banque du Caire, qui sont des banques publiques, ainsi que de la banque privée Commercial International Bank, de « B » à « B-moins », avec une perspective stable.
Le 3 novembre, Fitch avait déjà abaissé la note de crédit à long terme de l’Egypte en devises étrangères à « B-moins », contre « B », indiquant des risques accrus pour le financement extérieur.a
L’agence de notation avait déclaré à l’époque que la proximité de l’Egypte avec le conflit entre Israël et la résistance palestinienne et l’afflux potentiel de réfugiés augmentaient les risques pour la sécurité, en particulier dans la région du Sinaï.
De même, Moody’s et Standard & Poor’s ont abaissé le mois dernier les notes de crédit du pays et des quatre banques au rang de catégorie indésirable.
Une économie vacillante
L’Egypte est confrontée à une crise économique dans un contexte d’inflation record et de grave pénurie de devises étrangères. En plus de l’augmentation des emprunts au cours des huit dernières années, qui a rendu le remboursement de la dette extérieure un fardeau de plus en plus lourd.
L’inflation sous-jacente en Egypte a enregistré 38,1 % sur une base annuelle en octobre dernier, contre 39,7% en septembre dernier.
Le Caire a imposé des restrictions sur les importations face à la pénurie de devises étrangères, et au moins deux banques ont suspendu l’utilisation des cartes de débit en livres sterling (la monnaie locale) à l’extérieur du pays pour arrêter l’hémorragie des devises.
Enfin, les autorités monétaires ont dévalué la livre sterling à trois reprises depuis début 2022, la monnaie locale ayant perdu près de la moitié de sa valeur par rapport au dollar.