La nécessité d’une refonte profonde de la diplomatie tunisienne face aux défis géopolitiques et internationaux s’impose. C’est ce qu’a soulevé Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur via sa page Fb.
Il estime que les points clés à considérer pour ce renouvellement passent tout d’abord par une vision nationale. En effet, la diplomatie doit être guidée par une vision nationale claire, identifiant partenaires, concurrents, ennemis, objectifs et logistique nécessaire. Ce qui nécessite de la coordination et de l’harmonisation. Ainsi, Elyes Kasri insiste sur l’importance d’éviter la multiplicité des centres de gestion des relations internationales. Et ce, pour renforcer l’efficacité et la crédibilité, en consolidant le rôle du ministère des Affaires étrangères.
Ensuite, en ce qui concerne les ressources humaines, Elyes Kasri souligne que « la diplomatie est avant tout une affaire de femmes et d’hommes bien formés, encadrés et motivés, au service de la patrie avant et au-dessus de toute autre considération. S’il est communément admis que l’on peut faire de bonnes soupes dans les vieilles marmites, il faudra se rendre compte du danger que représentent les marmites souillées ou contaminées. Ainsi, on serait porté à croire que ceux qui ont contribué à la décennie noire et s’y sont illustrés par des promotions, nominations et décorations feraient plus partie du problème que de la solution. Et que toute tentative d’ignorer cette vérité pourrait desservir la crédibilité du ministère et les intérêts nationaux. »
Tout comme il rappelle que la meilleure gouvernance devrait inclure la réforme du statut de 1992. Et ce, pour éliminer les disparités entre les diplomates de carrière et les administrateurs. Tout en assurant un plan de carrière transparent et des droits clairs. Alors, il affirme que sur le plan de l’organisation, il est important de réorganiser le ministère des Affaires étrangères à tous les niveaux. En y introduisant les technologies de l’information et de la communication et en maintenant des liens avec la diaspora tunisienne à l’étranger.
Quant au mode de déploiement à l’étranger, il appelle à adopter une approche multidirectionnelle. Et ce, en diversifiant les interlocuteurs à l’étranger, y compris des entités non gouvernementales et des acteurs locaux.
Et par dessus tout, Elyes Kasri relève l’importance de mettre en place une académie diplomatique. Laquelle, telle une institution, permettra de stimuler la réflexion sur les réformes nécessaires, en impliquant des partenaires étrangers et des experts, pour anticiper les changements internationaux.
En résumé, la diplomatie tunisienne doit évoluer vers une approche plus proactive, coordonnée, et adaptée aux réalités contemporaines. Et ce, pour défendre les intérêts nationaux, dans un contexte international en mutation, conclut-il.