Le projet de loi de finances 2024 (PLF 2024 ) ne comporte pas de mesures visant à promouvoir l’investissement en Tunisie et ne reflète pas une véritable volonté de compter sur soi afin de stimuler l’économie, mais repose principalement sur des emprunts et des ressources fiscales pour renforcer le trésor public.
Dans leurs interventions au cours de la séance plénière consacrée à l’examen du projet de budget de l’État, de la balance économique et de la loi de finances 2024, en présence des membres du gouvernement, les députés ont confirmé que tous les indicateurs économiques révèlent « un échec significatif dans l’amélioration de la situation économique et sociale du pays », soulignant que le déficit budgétaire s’aggravera à raison de 33% en 2024, tandis que la dette de l’État atteindra un niveau sans précédent dépassant 37 % du budget 2024.
Pour les députés la loi de finances 2024 ne diffère pas des précédentes lois promulguées au cours de la dernière décennie. Ils ont ajouté que PLF reste insuffisant pour créer de la richesse et impulser la croissance économique car ce dernier(projet) ne dispose pas de mesures concrètes pour améliorer les services publics nécessaires tels que le transport, la santé et l’éducation et à même de garantir la souveraineté alimentaire et la sécurité hydraulique.
Le PLF 2024 a négligé, également, la situation difficile dans laquelle se trouvent les chefs des petites entreprises, en particulier.
Les députés ont souligné que ledit projet repose sur une politique d’austérité et de rationalisation des dépenses faisant savoir que ce choix pèsera lourdement sur la situation de la classe vulnérable et des familles nécessiteuses qui éprouvent des difficultés pour obtenir des produits alimentaires de base en pénurie depuis plusieurs mois.
Un certain nombre de députés ont qualifié le discours prononcé par le Chef du Gouvernement, Ahmed Hachani, lors de l’ouverture de la séance plénière de « décevant » car il ne reflète ni la situation économique difficile ni la souffrance quotidienne des tunisiens pour survivre », estimant que « l’optimisme » exprimé « se heurte à la dure réalité ».
La plupart des députés ont appelé, à cette occasion, à la nécessité d’ancrer la culture du travail dans le pays pour restaurer le rythme de croissance et lutter contre la corruption qui afflige toutes les administrations tunisiennes.
Il ont souligné l’impératif de réduire la bureaucratie administrative et d’annuler les autorisations afin de regagner la confiance de l’investisseur privé, outre l’insuffisance des incitations stipulées dans les lois de finances
Ils ont demandé de reprendre le travail de la commission supérieure des réformes et d’accélérer l’exécution des projets bloqués dans les différentes régions, suivant un calendrier bien déterminé, tel que le projet de la zone touristique écologique à Zouaraa au gouvernorat de Béja, actuellement bloqué, après 5 ans d’études, en plus du projet Jinane Medjerda, bloqué en dépit de l’obtention d’un don pour sa réalisation, et le projet du port en eaux profondes à Enfidha, ainsi que d’autres projets.
Certains députés ont souligné l’obligation de moderniser les entreprises publiques pour mobiliser les ressources au profit du budget de l’Etat, notamment à travers l’augmentation de la production du phosphate et l’assainissement du climat social dans le bassin minier , alors que d’autres députés ont mis l’accent sur l’impératif d’exploiter plusieurs mines qui regorgent de richesses, mais qui restent fermées par décision politique.
Certains intervenants ont critiqué l’absence d’une stratégie de lutte contre le stress hydrique, notamment avec l’impact des changements climatiques, appelant à la mise en place d’une politique hydrique qui assure l’eau d’irrigation pour l’agriculture et l’eau potable aux citoyens .