Dans le dernier numéro du magazine L’Economiste Maghrébin, nous avons consacré deux pages au dossier de la dette zambienne. A l’époque, tout semblait être positif pour la Zambie. Cette semaine, les vents ont bien changé de direction.
Les créanciers officiels de la Zambie, dont la Chine, ont rejeté l’accord conclu par le pays avec ses détenteurs d’obligations internationales. Ces prêteurs ont déclaré que l’accord de principe, que le FMI a également rejeté, n’était pas conforme à la comparabilité de traitement. Le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré que tous les créanciers devraient offrir un allègement de la dette, conformément au principe de l’action commune et du fardeau équitable.
La Zambie a annoncé, le 26 octobre 2023, qu’elle avait conclu un accord de principe avec ses détenteurs d’obligations internationales. Une étape clé pour le pays dont le rééchelonnement de la dette a été assailli de retards depuis son défaut de paiement en 2020.
La nouvelle a déclenché une forte hausse des trois obligations souveraines en circulation de ce pays africain. Toutefois, la tendance s’est partiellement inversée depuis que Lusaka a déclaré le 10 novembre que les créanciers officiels et le FMI avaient exprimé des réserves sur l’accord. Suscitant ainsi des craintes que le défaut de paiement du pays, qui s’éternise, ne soit encore prolongé.
Traitement équitable
En effet, les détenteurs d’obligations et les créanciers officiels avaient proposé d’allonger l’échéance de la dette de la Zambie et de la rembourser plus rapidement si l’économie du pays enregistrait de meilleurs résultats que prévu. L’accord conclu avec les obligataires prévoyait que plus de 700 millions de dollars leur seraient versés avant 2026 dans l’hypothèse de base. Tandis que les créanciers officiels avaient proposé un délai de grâce plus long, de trois ans.
Cependant, les obligataires devraient offrir un allègement de la dette plus important dans le scénario de base pour que l’accord soit acceptable pour les créanciers officiels et le FMI. Des modifications sont donc nécessaires pour rendre cette proposition initiale plus conforme aux exigences du programme de l’institution de Bretton Woods.
Les représentants du comité de négociation du groupe international des détenteurs d’obligations ainsi que le Club de Paris, qui fait office de secrétariat pour les pays créanciers développés, continuent à négocier. Néanmoins, il semble qu’il y a peu de chance d’aboutir rapidement à une solution. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un accord qui servira de modèle aux autres pays qui souffrent des mêmes problèmes. Les parties prenantes sont conscientes de cette situation et ne veulent surtout pas faciliter ce type d’arrangement pour les pays qui se retrouveront prochainement dans cette situation.