Les tensions géopolitiques croissantes pourraient accélérer le processus de démondialisation de l’économie mondiale, dont les implications pourraient être considérables pour tous, a prévenu, le 17 novembre, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.
L’Europe se trouve désormais à un tournant critique, selon Lagarde, et est confrontée à une série de défis communs, notamment la démondialisation, la démographie et la décarbonation. « Il y a de plus en plus de signes indiquant que l’économie mondiale se fragmente en blocs concurrents », a déclaré Lagarde au Congrès bancaire européen.
En ce qui concerne l’Europe, la présidente de la BCE a souligné un déclin continu de la population en âge de travailler, qui devrait commencer dès 2025. « À mesure que de nouvelles barrières commerciales apparaîtront, nous devrons réévaluer les chaînes d’approvisionnement et investir dans de nouvelles chaînes plus sûres, plus efficaces et plus proches de chez nous. À mesure que nos sociétés vieillissent, nous devrons déployer de nouvelles technologies afin de pouvoir produire davantage avec moins de travailleurs », a-t- elle déclaré.
Selon Lagarde, les gouvernements ont les niveaux d’endettement les plus élevés depuis la Seconde Guerre mondiale et le financement européen de la relance prendra fin en 2026. « Les banques auront un rôle central à jouer, mais nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu’elles prennent autant de risques sur leurs bilans », a-t-elle déclaré.
L’avertissement de Lagarde fait suite à des rapports antérieurs de la BCE sur l’économie mondiale traversant une période de «changement transformateur». Selon la BCE, un monde fragmenté se traduirait par un environnement plus inflationniste et une incertitude financière accrue.