L’économie japonaise est entrée dans une contraction entre juillet et septembre, mettant fin à deux trimestres consécutifs de croissance, selon les données gouvernementales publiées vendredi 17 novembre.
Le produit intérieur brut (PIB) de la troisième économie mondiale s’est contracté de 2,1 % au troisième trimestre, soit une baisse beaucoup plus prononcée que la projection médiane du marché d’une baisse annualisée de 0,6 %. Cette baisse fait suite à une expansion de 4,5 % au deuxième trimestre.
« Compte tenu de l’absence de moteur de croissance, je ne serais pas surpris que l’économie japonaise se contracte à nouveau au cours du trimestre en cours. Le risque que le Japon tombe dans la récession ne peut être exclu » a déclaré Takeshi Minami, économiste en chef à l’Institut de recherche gouvernemental « Norinchukin ».
« La faible croissance et le spectre d’un ralentissement de l’inflation pourraient retarder la sortie de la Banque du Japon des taux d’intérêt négatifs », a-t- il ajouté.
Le ralentissement a été attribué à une inflation obstinément élevée qui pèse sur la consommation des ménages et à la faiblesse de la demande extérieure de la Chine et d’ailleurs, ajoutant ainsi une pression sur les fabricants japonais.
La consommation est restée inchangée entre juillet et septembre après avoir baissé de 0,9 % au trimestre précédent, en deçà de l’estimation médiane des économistes d’une croissance de 0,2 %, selon les données.
« Les chiffres décevants du troisième trimestre nous rappellent que le pays n’est pas encore sorti du bois », a déclaré Stefan Angrick, économiste principal chez Moody’s Analytics.
Les salaires réels corrigés de l’inflation, un indicateur du pouvoir d’achat des consommateurs, ont chuté de 2,4 % en septembre sur un an, marquant le 18ème mois consécutif de baisse.