Des députés de différents blocs parlementaires participant à la séance plénière consacrée à l’examen du budget du ministère de l’Economie et de la Planification pour l’année 2024 ont critiqué, vendredi 24 novembre, le rendement de ce département, l’appelant à changer de stratégie pour une meilleure efficacité.
Le député Najib Akremi, du bloc « Pour que le peuple triomphe », a critiqué le rendement des structures relevant de ce département aux plans central et régional et l’absence d’une vision économique claire qui pourrait promouvoir les secteurs de l’agriculture et de l’industrie et limiter la dépendance alimentaire.
«Le ministère de l’Economie et de la Planification devrait jouer un rôle pionnier en matière de développement, regrouper les meilleures compétences du pays et s’ouvrir sur les établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d’autant plus que la planification est un choix stratégique que le pays a adopté depuis les années soixante pour promouvoir les secteurs stratégiques », a-t-il considéré.
Le député a, en outre, estimé que le budget alloué à ce ministère (900 millions de dinars) est faible et ne lui permet pas de faire un diagnostic objectif de la conjoncture économique actuelle.
Il a, par ailleurs, fustigé le manque de compétences au sein des différents départements économiques, qui était, selon lui, derrière le blocage des projets de développement dans les différentes régions du pays.
Akremi a ainsi appelé le ministère de l’Economie et de la Planification à changer de stratégie et d’orientation en accordant la priorité au développement régional et à l’investissement dans les régions intérieures (Gafsa, Kairouan, Jendouba, Siliana, Kasserine, Sidi Bouzid…).
Il a aussi plaidé pour la valorisation des recherches universitaires et des brevets d’invention en soutenant le financement des projets dans les régions intérieures pour retenir les compétences nationales et lutter contre la fuite des cerveaux.
De son côté, le député du bloc « La voix de la République », Naceur Chanoufi, a déploré l’absence de planification au sein du ministère, faisant remarquer que cela a été perceptible au fil des dernières décennies qui ont suivi l’Indépendance, au cours desquelles l’économie nationale a été ébranlée « brutalement » par des crises successives. Il a également critiqué le retard pris dans la réalisation de certains projets.
De son côté, le député du bloc « Al Ahrar », Abdelkader Ben Zineb, s’est interrogé sur les programmes mis en place par le ministère de l’Economie dans le secteur agricole et leur rôle dans l’incitation des jeunes à la création de petites et moyennes entreprises, appelant à fusionner les ministères de l’Economie et des Finances pour plus d’efficacité.
Son collègue (appartenant au même bloc), le député Yosri Baouab, a déploré le retard pris dans la réalisation de certains projets comme celui relatif à la création d’une station touristique dans le gouvernorat de Monastir qui remonte à plus de 15 ans, ou encore le projet de dessalement à Sidi Abdelhamid programmé en 2019.
Pour sa part, le député indépendant Bilal Mechri a appelé le ministère à ne pas reproduire le même modèle de développement économique et les mêmes politiques publiques « vouées à l’échec ».
Aziz Belakhdher, du bloc « Honnêteté et travail », a, quant à lui, exhorté le ministère à investir dans l’infrastructure, à soutenir la création et la technologie et à appuyer la recherche, le développement et l’innovation.
Il a, d’autre part, mis l’accent sur l’impératif de mettre en place une stratégie pour faire face au stress hydrique au titre de 2050.
Avec TAP